À 50 ans, la Maison de l’amitié vise l'accessibilité universelle

Ce centre communautaire de l’avenue Duluth, qui célèbre un demi-siècle de soutien à l’intégration sociale, se donne maintenant comme objectif d’être accessible à tous.

Le logo du centre est visible sur un panneau rectangulaire, situé devant le bâtiment de l'avenue Duluth E.
Les objectifs actuels menant à une plus grande accessibilité pour le centre devraient pouvoir être atteints avec l'aide de 130 000$. – photo : Devin Ashton-Beaucage

La Maison de l’amitié soulignait ses 50 ans, jeudi soir. Après une présentation de son histoire par Yves Desjardins, de Mémoire du Mile End, et quelques témoignages de personnes dont les vies ont été marquées par l’organisme, la directrice, Dora-Marie Goulet, a annoncé l’objectif du centre de se doter d’un ascenseur et d’une toilette universellement accessible.

Ces modifications permettraient aux personnes à mobilité réduite d'accéder au tiers de la bâtisse.

Les fonds nécessaires pour que le projet se concrétise sont estimés à 130 000$, dont 18 000$ ont déjà été récoltés, notamment grâce au soutien du gouvernement fédéral.

«On va continuer de chasser d’autres subventions», a précisé Mme Goulet. Et bien qu’une campagne de financement ait été lancée, elle a noté que la Maison de l’amitié peut compter sur son réseau d’entraide pour amoindrir les coûts. 

«Chaque année, on a autour de 500 bénévoles qui donnent environ 25 000 heures de leur temps.»

Certains experts qui collaborent au projet offriront aussi leurs services à prix réduit.

Mme Goulet pose alors que des festivités du 50e anniversaire de son organisme se déroulent derrière elle.
Dora-Marie Goulet, directrice de la Maison de l'amitié. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Qu’est-ce que la Maison de l’amitié?

«Notre mission est de favoriser l'intégration des personnes et d'encourager l'entraide et l'esprit de partage entre les gens», a résumé Mme Goulet. 

«On fait vraiment une grande diversité d'activités. Mais en gros, c’est dans l’esprit de bâtir un monde meilleur, d'une manière ou d'une autre.»

L’organisme aide notamment – mais pas uniquement – des personnes immigrantes à se retrouver dans leur nouvelle vie montréalaise, que ce soit en leur offrant des cours de langues ou en organisant des activités interculturelles de plein air. 

«C'est l'occasion de bâtir des liens, d'apprendre sur la culture du Québec, mais aussi de se sentir valorisé dans sa propre culture», a expliqué la directrice.

Le centre aide également les personnes vivant avec des enjeux de santé mentale à se trouver des emplois, gère trois marchés fermiers et une résidence étudiante.

«Les étudiants sont censés faire du bénévolat dans la communauté», a souligné Mme Goulet.

Mme Mbome discute parmi les fêtards du 50e anniversaire de la Maison de l'amitié.
Lors de son allocution, Agnès Mbome s'est montrée reconnaissante de l'accueil qu'elle avait reçue à la Maison de l'amitié en 1994. – photo : Devin Ashton-Beaucage

«Tout ça, c’est grâce à la Maison de l’amitié»

Plusieurs personnes ont rendu hommage à la Maison de l’amitié, jeudi soir, racontant des moments marquants de leurs parcours. Malgré les décennies qui se sont écoulées, les orateurs se sont montrés ébranlés par des épreuves qu’ils ont évoquées dans leurs récits.


Agnès Mbome est arrivée du Cameroun avec sa jeune famille en 1994. Elle a dit vouloir redonner ce qu’elle a reçu, après avoir été accueillie par la Maison de l’amitié.

Elle est aujourd’hui directrice générale de l’organisme Racine Croisée et a été récompensée par des honneurs tels que la Médaille du Couronnement Roi Charles III.

«Tout ça, c'est grâce à la Maison de l'amitié. Si elle n’était pas intervenue pour mon visa, je ne serais pas ici», a-t-elle soutenu.

Mme Lozo devant le micro, face à un public attentif.
«Je n'avais pas grand espoir ni désir», a confié Desa Lozo au sujet de son arrivée à Montréal. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Desa Lozo avait fui la guerre de Bosnie-Herzégovine, qui lui avait pris son mari. 

«J’étais obligée de continuer la vie, mais je n’avais pas grand espoir ni désir», a-t-elle confié au sujet de son état d’esprit lors de son arrivée en 1995, avec ses enfants. 

Elle avait toutefois été charmée par la douceur de l’«été indien». De plus, la Maison de l’amitié l’avait embauchée comme comptable, malgré sa méconnaissance du français, à l’époque.

L’inclusion qu’elle avait ressentie au sein de l’organisme avait contribué à égayer son esprit. 

«Lentement, ma pensée a commencé à changer, passant de l’obligation de vivre à rechercher le plaisir de vivre.»

M. Docherty s'exprime devant le micro et le public assis.
«On partageait un désir commun pour faire en sorte que ce monde fonctionne, d’une manière positive quelconque», a raconté l'ancien directeur John Docherty. – photo : Devin Ashton-Beaucage

L’ancien directeur, John Docherty, a aussi pris le micro pour raconter les expériences vécues alors qu’il était en poste, entre 1989 et 2001. 

Celui qui a étudié en théologie a dit s’être senti démuni face aux traumatismes des réfugiés qu’il tentait d’aider. Après que plusieurs intervenants et experts s'étaient rassemblés pour discuter de ce genre d'enjeu, un réseau d’intervention avait été créé pour mieux répondre à la situation. 

«De tellement de manières, tellement de gens ont contribué à faire de cet endroit – je vais utiliser du langage d’église – un lieu où Dieu a été honoré et où des vies ont été respectées», a-t-il dit, la voix tremblotante. 

«Et je pense qu'on a toujours essayé d’en faire un lieu où les gens se sentent chez eux, où l’on peut partager des souvenirs et découvrir des liens avec les autres qui nous ressemblent ou ceux qui ne nous ressemblent pas tant, mais où l’on partageait un désir commun pour faire en sorte que ce monde fonctionne, d’une manière positive quelconque.»

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