Ancien Institut des Sourdes-Muettes: les détails d’un projet à approuver

Mardi soir, les citoyens pourront donner leur avis sur ce projet immobilier majeur qui prévoit la création de 880 logements et l’ajout d’une tour atteignant 25 étages.

Vue du pavillon Bonsecours, qui fait face à la rue Saint-Denis.
Un projet immobilier est censé redonner vie au site qui avait été laissé à l'abandon pendant une décennie. – photo : Devin Ashton-Beaucage

L’avenir du site de l’ancien Institut des Sourdes-Muettes est en train de se dessiner. 

Des documents publiés en amont d’une consultation publique prévue mardi soir, le 26 août, donnent des détails sur la transformation à venir de ce site de plus de 20 000m2 situé près du métro Sherbrooke.

Comme déjà annoncé, le projet retenu pour cette transformation, piloté par le promoteur Residia, vise une transformation du terrain et de ses bâtiments en complexe à vocation mixte, comprenant des espaces commerciaux, communautaires et culturels. 

Cela dit, 90% de l’usage des bâtiments qui s’y trouveront servira à abriter plus de 880 unités résidentielles.

Conservation, construction et dérogations

Le projet proposé verrait les pavillons centraux conservés et restaurés. Il s’agit des deux plus grands bâtiments dont les entrées principales sont situées au 3700, rue Berri, et au 3725, rue Saint-Denis, ainsi que la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Conseil, qui les relie, formant dans l’ensemble un «H», vu de haut.

Les quatre autres édifices actuellement en place seront démolis et, au lieu de demeurer à la surface, les espaces de stationnement seront reconstruits sous terre. Trois-cent-cinq véhicules automobiles pourront s’y garer ainsi que 920 vélos. Des locaux à déchets se trouveront également en dessous du niveau du sol. 

L’édifice Saint-Ignace, où se trouve notamment la chapelle Notre-Dame-du-Bon-Conseil, accueillera l’École supérieure de ballet du Québec ainsi que la Bibliothèque de la danse Vincent-Warren. 

Le projet comprend également des espaces pour une garderie et des jeux, des toits verts, des terrasses ainsi que des allées piétonnes.

De nouveaux édifices seront construits aux abords des rues Roy et Cherrier. Sur cette dernière, les plans proposent des bâtiments atteignant 97m et 119m de hauteur.

Plan du site avec des indications des vocations des différentes sections de bâtiment.
Image tirée du document de présentation du projet du promoteur immobilier Residia.

Intégration de la Maison Ludivine-Lachance

Selon les informations comprises dans un avis du Conseil du patrimoine de Montréal et du Comité Jacques-Viger, émis le 25 juillet, les logements sociaux représenteront 16% du projet de Residia. Ils seront situés dans l’édifice Saint-Philippe, du côté de la rue Berri. 

Certains d’entre eux seront attribués au projet de Maison Ludivine-Lachance, proposé par le Comité Institut des sourdes. Ce dernier souhaite voir le site, qui a historiquement desservi les personnes malentendantes, demeurer «dans le domaine social, public et communautaire, et qu’une partie soit destinée au logement social et à des activités par et pour la communauté sourde.»

Du côté de la rue Saint-Denis, dans le pavillon Bonsecours, là où se trouvaient autrefois les chambres des sœurs, on trouvera plutôt des logements de type studio.

L’avis indique également que les proportions du projet vouées aux logements abordables et familiaux seront respectivement équivalentes à 15% et 13%.

On peut voir les édifices prévus sur la rue Cherrier trôner au dessus de l'artère.
Rendu du projet de Residia offrant un point de vue à partir de l'intersection des rues Saint-Denis et Cherrier et une idée de l'impact sur le paysage des plus grands édifices proposés.

La hauteur jugée problématique

Dans leur avis, le Conseil du patrimoine de la Ville de Montréal et le Comité Jacques-Viger ont salué certains aspects du projet, dont la préservation de composantes architecturales et artistiques «les plus significatives». 

Ils ont également exprimé leur souhait de voir des éléments contribuant à la préservation de la mémoire des lieux, comme certains monuments, des murets, des plaques, la clôture donnant sur la rue Saint-Denis et certains éléments végétaux être réintégrés au nouveau site. 

Ils ont toutefois dit estimer que «les hauteurs proposées (jusqu’à 25 étages pour la tour)», du côté de la rue Cherrier,  «auront un impact considérable sur les bâtiments patrimoniaux et le voisinage, nuisant à l’intégration du projet.» 

Le «manque de caractère distinctif» architectural des nouveaux édifices a également été remis en question, même s’ils se sont montrés favorables à «un traitement sobre».

Les deux entités ont aussi dit souhaiter que la conception du site fasse en sorte que le bâtiment patrimonial de la rue Saint-Denis soit «prédominant». Une réduction de volume des nouvelles structures l’entourant, qui comprendront des locaux commerciaux, devrait être effectuée, selon eux.

L’avis note aussi les impacts environnementaux de préservation et de destruction de bâtiments. Il estime que les éléments intérieurs devraient être réutilisés dans les nouveaux aménagements et que les démolitions devraient être justifiées et réduites «au strict nécessaire».

Redistribution de la densité et Règlement «20-20-20»

Le son de cloche a été similaire du côté du Comité consultatif d’urbanisme (CCU) du Plateau, qui s’est dit «ravi de la qualité du projet», mais a aussi remis en doute le choix de volumes de bâtiment du côté de la rue Cherrier. Ces derniers créeraient «un effet de muraille» et un «débalancement sur le site», selon le CCU.

Il a toutefois proposé d’agrandir les nouveaux bâtiments qui seraient situés à chaque extrémité du site, du côté de la rue Saint-Denis, de manière à redistribuer la densité des unités et à rapetisser les plus grands édifices.

Le CCU a également souligné que le projet de requalification devra se conformer aux exigences du Règlement pour une métropole mixte (ou «20-20-20»), notamment en ce qui concerne les exigences d’au moins 20% de logements sociaux. Les proportions d’unités abordables et adaptables à l’usage de personnes en situation de handicap devront être équivalentes, et 5% des logements devront être en mesure d’accueillir des familles.


Au-delà de la consultation prévue le 26 août, il est aussi possible de partager vos commentaires sur le projet en remplissant ce formulaire en ligne d’ici le 2 septembre 2025.

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