Ancienne école Luke Callaghan: projet de logements abordables et hub social

Une offre d’achat pour le bâtiment centenaire de la rue Clark, dans le Mile End, a été signée par la Société de développement Angus.

Des modules de jeux sont colorés se trouvent dans la cour clôturée de l'ancienne école, dont les parements de brique sont recouverts de grillages.
Le centre de la petite enfance Alexis le Trotteur est aujourd'hui le seul occupant de l'immeuble. – photo : Gaëlle Engelberts

L’édifice qui abritait autrefois l’école catholique anglophone, Luke Callaghan, pourrait changer de mains. En effet, le processus de vente du 4611-4643, rue Clark, qui avait accueilli des élèves issus de vagues d’immigration irlandaise et italienne au siècle dernier, a été entamé.

L’acheteur envisagé par le propriétaire de l’immeuble, le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM), est la Société de développement Angus (SDA). Cette dernière se décrit comme étant une entreprise d’économie sociale, qui mise sur «la revitalisation urbaine» à travers ses projets «en s’appuyant sur les principes de développement durable et en générant des retombées significatives pour la collectivité locale.»

«Nous avons effectivement signé une offre d’achat avec le CSSDM pour ce bâtiment. Nous sommes actuellement en période de vérification, qui durera jusqu’au 30 novembre», a confirmé la directrice communication-marketing de la SDA, Isabelle Hébert, par écrit, sans vouloir offrir plus de détails avant une confirmation d’achat. 

«Pour l’instant, il n’y a encore rien de certain», a-t-elle expliqué.

Espace C: un projet de hub solidaire et logements sociaux proposé par la SDA

Le rapport annuel 2024 de la SDA évoque toutefois un projet nommé Espace C, concernant le site de l’ancienne école Luke Callaghan. On dit vouloir restaurer l’édifice centenaire, dont la façade est actuellement recouverte de grillages.

«Dans l’ancienne école, un hub solidaire, l’Espace C, verra le jour, où organismes communautaires et entreprises d’économie sociale se côtoieront. L’objectif est de créer un lieu favorisant les rencontres et la mutualisation stimulant l’incubation d’innovations sociales ou de partenariats inédits», peut-on lire dans le rapport.  

Le stationnement donnant sur le boulevard Saint-Laurent, lui, servirait à construire des logements abordables, selon cette version du projet. Le document note qu’il pourrait y en avoir jusqu’à 80 ainsi que des locaux commerciaux au rez-de-chaussée. On y souligne également la rareté des nouveaux projets dans l’arrondissement, vu sa densité.

«Il s’agit d’une occasion unique de développer un projet de coopérative de propriétaires dans un quartier qui connaît depuis plusieurs années des hausses marquées de sa valeur foncière», note-t-on dans le document, qui indique également que des discussions ont été entamées avec Fondaction CSN, pour ce qui est du financement.

Plan large du bâtiment et de son stationnement, vu du côté nord-est.
Des logements abordables pourraient être construits sur le stationnement, situé du côté du boulevard Saint-Laurent. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Le CSSDM appuie unanimement ce projet aux «importants bénéfices sociaux»

Selon le procès-verbal de sa rencontre du 26 juin, le conseil d’administration du CSSDM s’est montré unanimement favorable à la transaction, à condition que la SDA obtienne le financement nécessaire. 

Dans sa décision, le CA souligne entre autres la création de logements abordables, tel que proposé par la SDA.

Le «projet de construction/réhabilitation proposé par SDA comporte d’importants bénéfices sociaux, notamment le maintien du CPE sur le site et bénéficie d’un large appui de la communauté», peut-on également lire dans le procès-verbal.

De la lumière à l’horizon pour le CPE Alexis le Trotteur

«Les vents semblent bons. On a confiance», laisse tomber Guy Arseneault au sujet de la proposition de la Société de développement Angus. 

Celui qui pendant 33 ans a été directeur du centre de la petite enfance (CPE) Alexis le Trotteur – seul occupant actuel de l’immeuble – dit avoir été confronté à de multiples avis d’éviction au cours des décennies. L’idée que le projet retenu propose le maintien du CPE est donc apaisante pour lui.

Bien qu’il ne soit plus officiellement directeur, M. Arseneault joue aujourd’hui un rôle de soutien administratif. 

Il affirme que, lorsque le CSSDM et ses ancêtres avaient tenté de pousser Alexis le Trotteur à prendre ses jambes à son cou, il n’avait pas été en mesure de trouver d’emplacement alternatif. 

«On a vraiment cherché un peu partout pour se relocaliser dans le Mile End et on n'a pas trouvé. Puis, de fil en aiguille, on a joué nos cartes», raconte-t-il. Le CPE aurait donc poussé pour que l’entente entre le centre de services scolaire et la SDA lui garde une place, selon ses dires. 

«C’est sûr que ce n’est pas gagné, mais si ça ne marche pas, je ne sais pas ce qu’on va faire», indique-t-il, espérant pouvoir se retirer de ce qu’il décrit comme étant un «combat perpétuel».

«On a bien hâte de savoir ce qui en est, parce qu’on vit avec des baux de six mois.»

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