Bingo politique: Ruba Ghazal répond aux questions des citoyens de Mercier

«Ce n’est pas une soirée partisane. C’est une soirée pour tout le monde», a souligné Ruba Ghazal, co-porte-parole de Québec solidaire, lundi soir avant de commencer un jeu de bingo politique dans le sous-sol de l’église Saint-Denis.

Environ 80 personnes étaient sur place et elles étaient invitées à soumettre des questions par écrit, qui seraient associées à un numéro. Lorsque ce dernier sortait du boulier, Coralie Laperrière, humoriste engagée et animatrice de la soirée, en faisait la lecture à la députée provinciale de Mercier. 

Mme Ghazal s’est donc exprimée sur des sujets allant de l’implication des jeunes en politique à l’indépendance du Québec, en passant par l’instauration d’un revenu universel ainsi que ses goûts culinaires et musicaux. 

On lui a même tout simplement demandé «comment vas-tu?»

«C’était une dure journée», a répondu la co-porte-parole de Québec solidaire, faisant allusion aux impacts de la fracture entre Vincent Marissal et son parti. «J’avais hâte de vous retrouver.»

Une «grosse année» pour Ruba Ghazal

«Ça a été une grosse année», a souligné Mme Ghazal, lors d’une allocution qui a précédé le déclenchement du bingo. Elle faisait référence à ses statuts de co-porte-parole et de cheffe parlementaire de Québec solidaire . 

Elle a d’ailleurs indiqué qu’il est important pour elle de «parler avec les gens» afin d’illustrer des enjeux en se basant sur des cas réels, au lieu de simplement rapporter des statistiques à l’Assemblée nationale.

Le Bingo de Ruba, qui s’insère dans la tradition annuelle de la députée d’organiser des soirées de bilan, a servi à créer ce contact avec les résidents de sa circonscription et à «leur rendre des comptes».

Le défi du logement

«Quel est le grand défi dans Mercier?», a lancé Coralie Laperrière à la députée, après avoir pigé la boule no. 4. 

«Le logement», a répondu sans hésiter Mme Ghazal. «C’est une grande, grande crise. C’est pour ça qu’il faut contrôler les loyers et mettre au pas les spéculateurs immobiliers.»

Dénonçant un manque d’encadrement de ces derniers «depuis de très nombreuses années», elle a affirmé que son bureau accueille «souvent» des victimes d’éviction. 

Mme Ghazal a également souligné le souhait de Québec solidaire de voir les propriétaires de bâtiments privés laissés à l’abandon se faire imposer une «pénalité salée». 

Cette mesure aurait notamment pour objectif d’augmenter l’offre en matière de logement et lutter contre l’itinérance.

De la crise du logement à la rue

En ce qui concerne l’itinérance, la députée de Mercier dit s’être rendue aux campements du Champ des Possibles et celui à l’extrémité est du Plateau, sur le terrain du CPKC, en compagnie d’intervenants de l’organisme Plein Milieu. 

Selon ses dires, des occupants des campements lui ont indiqué que le manque d’accès au logement expliquait leur situation. «Ce n’est pas juste une question de santé mentale», a souligné la députée.

Afin d’augmenter l’offre en matière d’hébergement d’urgence, Mme Ghazal a lancé l’idée de se servir d’endroits comme des sous-sols d’église et de confier leur gestion aux Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS).

«Il faut construire rapidement le plus de places possible pour les personnes itinérantes», a-t-elle ajouté. «Il faut que ce soit du logement social, des coopératives d'habitation, des HLM.»

Aide aux municipalités

Même si les éléments qui seront compris dans la plateforme électorale 2026 de Québec solidaire n’ont pas été soumis à un vote, la co-porte-parole du parti s’est montrée favorable à faire augmenter les moyens mis à la disposition des municipalités, évoquant «un nouveau pacte fiscal». 

«C’est sûr et certain que les municipalités souffrent en ce moment», a-t-elle affirmé, évoquant les enjeux liés aux crises de l’itinérance et du logement ainsi qu’à l’inflation qui pèsent sur les administrations locales.

«On ne peut pas juste donner plus de responsabilités, mais sans les moyens pour les assumer». 

La députée provinciale s’est d’ailleurs fait questionner sur des sujets touchant aux compétences municipales. 

À la question «Que peux-tu faire pour améliorer la qualité des rues dans le comté?», elle a noté la collaboration entre les différents paliers de gouvernement, avant de relancer la balle d’un ton blagueur à Gabriel Fortin, nouveau venu au conseil d’arrondissement qui se trouvait dans la salle.

Les jeunes face aux défis de notre époque

Plusieurs questions ont été posées au sujet des jeunes. La députée Ghazal a parlé de leur difficulté à se dénicher un emploi, à laquelle s'ajoutent les impacts de l’intelligence artificielle sur leurs avenirs. 

Notant la croissance de l’insécurité alimentaire chez les étudiants de niveau postsecondaire, elle a rappelé que Québec solidaire avait déposé une motion à l’Assemblée nationale demandant au gouvernement d’évaluer la création d’un fonds d’urgence pour contrer le phénomène. La motion a été adoptée à l’unanimité. 

«Ce que j’ai envie de dire aux jeunes, c’est “indignez-vous!», a-t-elle lancé après avoir fait allusion aux crises mentionnées plus haut, en plus des changements climatiques et de l’ambiance politique et sociale aux États-Unis. 

En ce qui concerne la hausse des appuis des jeunes Québécois à un projet de souveraineté, elle a dit entendre un souhait de se dissocier des tendances externes et de créer «un pays inclusif».

Mme Ghazal a d’ailleurs souligné qu’elle veut joindre les jeunes où ils se trouvent, pour mieux les inclure dans les processus consultatifs. C’est pourquoi elle dit être présente sur les réseaux sociaux et ne jamais refuser d’invitations à se rendre dans les écoles.

À la fin de la soirée, un participant qui avait vu les quatre numéros inscrits sur sa carte de bingo pigés s’est vu récompensé de produits issus de la circonscription.