C’est comme conseiller d’arrondissement dans le district Jeanne-Mance que Gabriel Fortin, un des nouveaux visages de l’équipe de Projet Montréal, apprend les rouages de la politique municipale.
Les organisateurs espèrent amasser 25 000$ pour soutenir les organismes du Plateau qui reçoivent près de 60 000 demandes d’aide alimentaire chaque mois.
Éléanore, Liliane, Alice et Romane étaient en poste, lundi, accompagnées du cogestionnaire et intervenant de la Maison des jeunes du Plateau, Jean-Raphaël Lavoie (caché à l'arrière). – photo : Devin Ashton-Beaucage
Depuis la semaine dernière, et ce, jusqu’au 21 août, la Buvette Baldwin propose une variété de boissons, de collations et de repas légers au parc du même nom.
Le kiosque, situé à l’entrée du chalet du parc Baldwin et géré par des jeunes de 12 à 14 ans, est ouvert de 15h à 19h. Le projet en soi est toutefois chapeauté et supervisé par l’équipe de la Maison des jeunes du Plateau.
C’est l’occasion de transposer les activités de l’organisme basé sur l’avenue Laurier E. et d’offrir une expérience de travail et de gestion aux participants.
C’est d’ailleurs la raison qui avait motivé Romane Cropsal. Elle souhaite travailler à La Ronde l’année prochaine et aimerait que son CV puisse ressortir du lot avec l’expérience de la Buvette Baldwin.
«Cet été, je voulais gagner de l’argent et je n’ai pas trop de trucs à faire. Donc, je me suis dit que ça pourrait m’amuser», a expliqué Alice Decelles. Elle donne deux jours de son temps par semaine au projet de Buvette. Autrement, elle occupe son été en fréquentant un camp de jour.
Lilou Bernard-Rochefort, qui travaillait aux côtés d’Alice à la table d’accueil, mardi, a dit vouloir développer ses compétences culinaires. «Et me faire un petit peu d’argent de poche», a-t-elle ajouté.
Lilou et Alice étaient prêtes à accueillir les clients de la Buvette Baldwin, mardi. – photo : Devin Ashton-Beaucage
Une expérience entrepreneuriale complète
Les douze jeunes qui participent au projet cette année ne recevront pas de salaire horaire pour leur travail. Le projet étant axé sur l'entrepreneuriat, elles se diviseront les profits à la fin de l’été en fonction des heures qu’elles auront travaillées.
«On est pas mal axé sur l’autonomisation, la responsabilisation, le passage à l’âge adulte et la socialisation», explique Jean-Raphaël Lavoie, cogestionnaire et intervenant à la Maison des jeunes du Plateau, au sujet de la mission de l’organisme.
«Au début, on les a rencontrées, on a fait des réunions pour trouver le menu, trouver les prix, faire le graphisme du menu et de la publicité. Après, elles ont fait les horaires elles-mêmes.»
Il note d’ailleurs qu’à l’inverse de leurs prédécesseurs de l’année dernière, l’équipe de 2025 a décidé de conserver une marge de profit relativement modeste. Les prix de la Buvette Baldwin sont donc assez compétitifs.
Par exemple, au passage de Mon Plateau, le menu affichait un latté à 4$, un panini végétarien à 5,50$ ou encore une salade de pâtes à 3,50$.
Il est à noter que le projet est soutenu par l’arrondissement, qui a octroyé 7500$ en plus de fournir le chalet du parc Baldwin et de s’occuper de la facture d’électricité. Les bibliothèques du Plateau contribuent d’ailleurs à l’ambiance en présentant l’heure du conte au chalet du parc, les jours d’ouverture de la Buvette, dès 18h.
Un projet allégé pour la Maison des jeunes du Plateau
La Maison des jeunes du Plateau gère le projet depuis 2014. Toutefois, il prenait une forme plus complexe, soit de Coopérative d’initiation à l'entrepreneuriat collectif (CIEC), qui comprenait la gestion de la Buvette Baldwin, mais aussi d’autres éléments.
«Il y avait un CA, des rencontres chaque semaine avec les jeunes et d’autres tâches pour aider le voisinage qu’ils faisaient en plus de la buvette : gardiennage, jardinage, lavage de fenêtres, etc.[...] Il y avait une lourdeur administrative», explique M. Lavoie.
Le projet a donc été allégé et, depuis deux ans, il ne comprend que la gestion et l’opération de la Buvette Baldwin.
En plus de repartir avec une part des profits à la fin de l’été et de pouvoir donner du lustre à leur CV, M. Lavoie note que les participantes pourront aussi obtenir une lettre de recommandation de la Maison des jeunes, si elles le souhaitent.
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