Charles Gao veut renforcer le secteur public dans De Lorimier

Ce candidat de Transition Montréal veut retirer des logements du marché spéculatif, éviter le recours au privé pour les travaux de la Ville et définancer la police.

M. Gao pose assis sur la banquette devant le restaurant Les Belle-Sœurs.
Le candidat au poste de conseiller d'arrondissement de Transition Montréal s'oppose aux partenariats public-privé. – photo : Devin Ashton-Beaucage

«Il y a quelque chose de pourri jusqu'à la moelle», s’était dit Charles Gao lors d’un de ses cours du secondaire, en Ontario, alors qu’on lui avait fait comprendre que les grandes entreprises n’avaient pas à subir les conséquences de leurs décisions néfastes. 

Il s’agit du début de son éveil politique. 

Ce genre de sentiment s’est renforcé lors de ses études en commerce à l’Université Queens, où son parcours a été détourné par sa nouvelle passion pour la culture hip-hop et le breakdance en particulier, qui l’a mené dans des concours à travers le monde.  

En 2017, M. Gao s’est installé dans le district De Lorimier, afin de poursuivre des études en théâtre à Concordia. Il dit maintenant vouloir réfléchir à des manières de tisser des liens à travers la communauté.

Militantisme et implication politique

Le candidat au poste de conseiller d’arrondissement nomme la crise climatique et le néolibéralisme comme principaux éléments l’ayant poussé à devenir militant, notamment au sein de Dernière génération Canada et la campagne Fixons les limites.

Il dit s’être récemment joint au rang de Transition Montréal à cause des idéaux du parti qui se rapprochent du socialisme, selon lui.

Qualifiant de «désastre» le résultat des dernières élections fédérales, qu’il attribue au vote stratégique, M. Gao souligne la réforme électorale que son parti propose au palier municipal.

«Notre plan, c'est d'acquérir des locaux, de les sortir du marché spéculatif et de les offrir aux OBNL, aux organismes communautaires et aux petits commerces», avait annoncé Maggie Bolduc, lors du débat des candidats à la mairie du Plateau-Mont-Royal. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Accessibilité des loyers

«Le public devrait être propriétaire de ses propres logements», lance le candidat, en se référant aux propos de l’économiste politique Ricardo Tranjan. «Les partenariats public-privé ne fonctionnent pas, puisqu’il faut que la facette privée engrange des profits.»

Ce discours colle à celui de la candidate à la mairie du Plateau de Transition Montréal, Maggie Bolduc. Elle souhaite extraire des espaces locatifs du marché spéculatif, afin de permettre aux résidents, petits commerçants et organismes sans but lucratif de demeurer dans l’arrondissement. 

M. Gao dit justement s’inquiéter pour les commerces de quartier, qu’il voit de plus en plus entourés d’enseignes, comme celles de l’épicerie Metro, ou de chaînes de restauration comme Pizza Hut et PFK.«C’est ce qui a ruiné le Mile End et Griffintown», affirme-t-il au sujet de la hausse des loyers, notant que le secteur culturel est aussi menacé par l’augmentation des coûts.

Le danseur et dramaturge voit également d’un bon œil la proposition de son parti d’augmenter les taux de taxes foncières de résidences dont la valeur dépasse les 3,5 millions $. Les revenus supplémentaires estimés à 10 millions $ seraient investis dans le logement abordable, le soutien aux organismes communautaires et la lutte contre l’itinérance.

L'épicerie Metro, vue du coin de l'avenue du Mont-Royal et de la rue Fullum.
Une nouvelle épicerie Metro reprendra les anciens locaux de L'Aubainerie, sur l'avenue du Mont-Royal. Elle sera à quelque 800 mètres d'une autre succursale sur la même artère (photo) et de celle de l'avenue Laurier. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Infrastructure et écologie

Transition Montréal confierait également la construction et l’entretien d’infrastructures à de nouveaux organismes paramunicipaux. M. Gao soutient que le secteur privé ne garantit aucune efficacité et que les gains d’une gestion publique reviendraient à la société.

Disant apprécier l’infrastructure encourageant les transports actifs et le projet d’un Réseau express bus, Charles Gao dit vouloir aller plus loin en ce qui concerne des mesures écologiques. 

«Comment peut-on faire pour que nos bâtiments ne soient pas simplement carboneutres, mais qu’ils aient un bilan carbone négatif?» Il répond à sa question en proposant de végétaliser les toits et les murs des édifices publics.

Définancement de la police pour améliorer la prévention

«On ne veut pas que la police devienne une réponse à tout», explique le candidat, notant certains cas d’abus. «Il faut qu’elle soit là pour suivre les vraies activités criminelles.»

Son parti s’engage donc à réattribuer les quelque 40 millions $ par an, qui ont été voués aux heures supplémentaires du SPVM, à des programmes de prévention et au financement d’autres emplois municipaux.

Pendant la pandémie de COVID-19, l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS) avait été créée pour intervenir ponctuellement lors d’incidents non urgents liés à des enjeux de santé mentale ou de toxicomanie. Charles Gao estime qu’elle fait du bon travail. «Mais ce n’est pas assez», nuance-t-il. 

Sa formation politique souhaite tripler le financement d’organismes comme Plein Milieu, qui offre un accompagnement et des services aux personnes en situation d’itinérance dans De Lorimier et ailleurs dans l’arrondissement.

Un partenaire absent

Jean-François Bernier, qui s’était présenté comme candidat au poste de conseiller de la Ville sous la bannière de Projet Montréal dans l’arrondissement de LaSalle, en 2021, s’est décrit comme candidat «poteau» en déclinant notre offre d’entrevue. 

«Il m'est impossible de mobiliser le temps et les ressources pour faire campagne», a expliqué celui qui est officiellement candidat au poste de conseiller de la Ville dans sa réponse écrite.

Selon sa page de présentation sur le site de Transition Montréal,  M. Bernier dit vouloir accélérer la construction de logements abordables et hors marché en particulier. Il souhaite également s’attaquer aux enjeux liés à l’itinérance et «dynamiser les artères commerciales». 

«Je pense que nous avons beaucoup de valeurs en commun», note Charles Gao au sujet de son colistier dans De Lorimier. Même s’il aurait aimé pouvoir compter sur l’apport de M. Bernier, M. Gao souligne à quel point faire campagne représente une tâche colossale, et ce, particulièrement pour les personnes ayant une occupation à temps plein.

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