Cathy Wong dénonce les messages haineux envers Ruba Ghazal

«Ce n’est pas normal» a laissé tomber Cathy Wong le 1er décembre, lors d’une réunion du conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

La mairesse du Plateau réagissait aux menaces et commentaires haineux dévoilés par Ruba Ghazal, co-porte-parole de Québec solidaire et députée de Mercier, dans une vidéo.

Dans une publication du 29 novembre qui soulignait la campagne des 12 jours d’action contre les violences faites aux femmes, Mme Ghazal a fait la lecture de quelques commentaires désagréables, voire violents, qu’elle a dit avoir reçus récemment. 

Ceux-ci allaient de «je ne suis plus capable d’y voir la face», à «Petite pute, tu vas être slaque de la plotte après le crime haineux que m’as te perpétrer», en passant par «ferme ta gueule».

«On connaît vos adresses ainsi que celles de vos familles. Surveillez-vous bien, on va libérer le Québec de vous», a même proféré un internaute. 

«Ces attaques-là, leur objectif, c’est de nous faire taire; de faire taire les femmes», a affirmé la députée solidaire dans sa captation, ajoutant que «c’est la réalité de beaucoup de femmes, surtout celle des femmes qui prennent la parole publiquement.»

«On va continuer à prendre la place qui nous revient comme femmes.»

Cathy Wong salue les organismes venant en aide aux femmes dans Le Plateau

«Cette semaine est une semaine chargée», a souligné Cathy Wong, lundi, en début de séance ordinaire du conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal. 

«À l'approche du 6 décembre, on doit commémorer cette tragédie qu'est [celle de] Polytechnique, mais aussi se rappeler que le combat continue [...] pour que chaque femme et aussi chaque personne sur Le Plateau et ailleurs puissent vivre en sécurité, en dignité et en liberté.»

Mme Wong a souligné la présence d’organismes dans Le Plateau, comme Le Chaînon, l’Auberge Madeleine ou le Centre des femmes de Montréal «qui, chaque jour, accueillent, écoutent, protègent et redonnent du souffle à des femmes qui vivent de la violence».  

«On est très chanceux», a-t-elle affirmé, notant que les violences ne cessent pas pour autant.

Le harcèlement des élues

«J'ai été notamment bouleversée d'entendre tous les commentaires que notre députée locale, Ruba Ghazal, reçoit sur les médias sociaux», a souligné Mme Wong.

Ce n’est cependant pas la première fois que des élues tirent la sonnette d’alarme à propos du harcèlement qu’elles vivent en ligne et parfois même en personne.

Un rapport de recherche de l’Université du Québec à Trois-Rivières, basé sur des entrevues avec 32 élus municipaux du Québec en 2022, soulignait que les femmes en politique municipale étaient nombreuses à subir du harcèlement.

En outre, celui-ci était «plus souvent genré et portait notamment sur leur apparence et leurs compétences.»

Un sondage mené en 2024 par la firme Léger pour l’Union des municipalités du Québec (UMQ) confirmait cette tendance qui touchait environ la moitié des élus municipaux.

De plus, 71% des élus avaient affirmé que le climat de travail s’était détérioré dans les cinq dernières années.