D. Kimm, «véritable figure du Mile End», honorée par l’Assemblée nationale

Lundi soir, la députée de Mercier et porte-parole de Québec solidaire, Ruba Ghazal, montait sur la scène de la Sala Rossa pour remettre une Médaille de l’Assemblée nationale à l’artiste multidisciplinaire milendoise, D. Kimm.

«Je suis ici pour parler d’une femme inclassable, impossible à enfermer dans une case», a annoncé Mme Ghazal au sujet de l’«artiste irrévérencieuse, qui illumine notre scène culturelle québécoise depuis très longtemps», qu’elle a aussi qualifiée de «véritable figure du Mile End.»

C’était avant que ne débute la quatrième édition du Cabaret féministe pas gentil du tout, qui fait partie de la programmation du Festival Phénomena, que Mme Kimm a elle-même fondé en 2012 et dirigé jusque cette année.

Mme Ghazal lui avait d’ailleurs lancé à la blague que le premier ministre, François Legault, avait voulu être présent pour souligner la distinction, mais avait changé de plan en constatant le nom de l’événement. 

«Le Mile End et la scène des arts vivants ne seraient pas ce qu’ils sont s’il n’y avait pas D. Kimm», a confié Mme Ghazal à Mon Plateau, après son passage sur scène. 

Elle a dit particulièrement apprécier la Parade Phénoménale, un événement extérieur qui revient animer le quartier aux deux ans dans le contexte du festival. L’ambiance qu’elle qualifie de «magique» lui rappelle celle des films d’Emir Kusturica.

Des honneurs qui s’accumulent

Prenant la parole, l’artiste dont l’œuvre a touché aux domaines de la littérature, des installations artistiques, du cinéma, du théâtre et autres performances scéniques s’est montrée émue d’être honorée d’une telle manière par Ruba Ghazal. 

«Vraiment, j’admire cette personne-là. Venant d’elle, ça me touche beaucoup», a-t-elle souligné après avoir concédé qu’autrement, «l’Assemblée nationale, pour moi, c’est un petit peu vague.»

«Toute cette reconnaissance, je l’avoue, ça me déstabilise.»

La Médaille de l’Assemblée nationale venait s’ajouter à l’insigne de l’Ordre des arts et des lettres du Québec, que D. Kimm se voyait décerner en juin dernier, en plus du Grand Prix du Conseil des arts de Montréal, qu’avait remporté le Festival Phénomena en avril.  

Des décennies d’engagement culturel

Mme Kimm s’est ensuite remémoré les efforts qu’elle a dû déployer dès la naissance de sa compagnie de création Les Filles électriques, en 2001, et dans le contexte de direction des festivals Voix d’Amériques et Phénomena de 2003 à 2025.

«J’ai fait la job de quatre personnes pour le prix d’un, très souvent», a-t-elle lancé, disant avoir dû faire de l’ombre à ses ambitions artistiques personnelles. «Mais je l’ai fait avec intensité et détermination, parce que ça m’intéressait. Je croyais à la nécessité d’un espace de création inclusif, de prise de parole, d’expérimentation et aussi de rencontre avec le public.»

Mme Kimm a aussi dirigé le Festival international de littérature de l’Union des écrivaines et écrivains québécois dans les années 1990.

Passage du flambeau pour Phénomena et les Filles électriques

Se disant fière de l’unicité de Phénomena, elle en a profité pour souligner que Gaétan Paré – «une personne extraordinaire» active dans le milieu des arts de la scène – reprenait les rênes du festival ainsi que des Filles électriques.

D. Kimm dit vouloir «laisser la maison en ordre» et soutenir la nouvelle direction. Comme annoncé en juin dernier, elle restera au sein des Filles électriques pour encore trois ans pour faciliter la transition.

En plus de faire le ménage des archives photo, elle compte se mettre à l’écriture d’un livre portant sur l’histoire des Filles électriques ainsi que des festivals Voix d’Amériques et Phénomena.