Dialogue citoyen avec la conseillère Maeva Vilain

Invitée par les Ateliers d'éducation populaire du Plateau, l’élue a répondu aux préoccupations d’une vingtaine de citoyens, notamment liées à la montée de l’itinérance.

Mme Barberger, sourire en coin, observe Mme Vilain, qui scrute un tableau (hors cadre). Les deux sont côte à côte.
Maeva Vilain (à droite), accompagnée ici de la responsable de la mobilisation et du réseau d'entraide aux Ateliers d'éducation populaire du Plateau, Clémentine Barberger. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Après avoir échangé avec des jeunes au sujet de la politique municipale, Maeva Vilain a animé une activité aux objectifs semblables, lundi, dans les locaux des Ateliers d’éducation populaire du Plateau (AÉPP), sous invitation de l’organisme. 

«Quand un groupe communautaire nous invite à parler avec les citoyens, on accepte!», a lancé Mme Vilain, après l’atelier auquel une vingtaine de participants adultes s’étaient présentés.

«Ça fait partie de mon travail d'expliquer aux gens ce qu'il se passe, les champs de compétences, ce qu'il y a derrière ce qu'ils voient, nos stratégies pour régler [les problèmes]. C'est très important», a souligné la conseillère d’arrondissement du district Jeanne-Mance.

Du journalisme à la politique municipale

Mme Vilain a entamé l’atelier en se présentant elle-même, racontant son arrivée à Montréal, il y a une vingtaine d’années, ses études en journalisme menant à un emploi au sein de Radio Canada International, puis son incursion dans le monde politique avec l’équipe du député fédéral de Rosemont, Alexandre Boulerice. 

C’est Luc Ferrandez, qu’elle connaissait et qui était maire du Plateau-Mont-Royal à l’époque, qui lui avait proposé de se porter candidate aux élections municipales de 2017. Les citoyens du district Jeanne-Mance lui avaient alors confié le poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.

Un aperçu de récents projets dans Le Plateau-Mont-Royal

La conseillère Vilain a présenté différents projets dans l’arrondissement, comme les espaces d’agriculture urbaine, la place-école de l’Ange-Cornu, l’installation temporaire d’un minigolf aux Jardins du Petit-Laurier en attendant d’y construire des logements sociaux, et la piétonnisation de l’avenue Duluth

Les dossiers de l’accessibilité universelle, l’avenir de l’ancien Institut des Sourdes-Muettes, les travaux au parc Jeanne-Mance et la construction d’un terrain de basketball dans le Mile End ont aussi été effleurés. 

Pour ce qui est du logement, Mme Vilain a noté que, grâce à de récents pouvoirs accordés par Québec, l’arrondissement pourra éviter certains obstacles et accélérer les mises en chantier de logements sociaux. Elle a également rappelé que, de septembre à juin, les locations de type Airbnb seront interdites dans les résidences principales.

On voit l'entrée du bâtiment du point de vue du trottoir du côté opposé de la rue.
L'activité s'est déroulée dans les locaux des Ateliers d'éducation populaire du Plateau, sur la rue Drolet. – photo : Devin Ashton-Beaucage

L’itinérance au cœur des préoccupations

Plusieurs sujets ont été abordés par les participants, notamment la fermeture de rues aux voitures, le suivi de plaintes transmises au 311, la gestion des projets et celle de la circulation à vélo. Cependant, c’est l’itinérance qui a suscité le plus de réactions.

Disant être exposée à de la violence, une dame installée dans Milton-Parc depuis des décennies a dit songer à quitter.

​​«Je viens d'un pays du tiers-monde et on n'avait pas ça, des gens qui couchent dans la rue», a-t-elle laissé tomber.

Une autre participante semblait incertaine de la manière appropriée de réagir lorsqu’elle constate qu’une personne est couchée dans une cabine des toilettes de la bibliothèque.  

«Qui s’occupe de cette personne-là dans un tel état de détresse?»

«C’est triste de voir du monde saoul, drogué par terre», a lancé un homme, déplorant l’impuissance de la police face aux sans-abris inuits qu’il croise, couchés sur la voie publique.

Il s’est également demandé pourquoi les locaux vides de l’Hôtel-Dieu de Montréal ne pouvaient pas servir à les accueillir. La conseillère d’arrondissement lui a fait savoir qu’elle avait des souhaits similaires, mais que Québec en est propriétaire. 

Elle a noté l’ajout de certaines ressources, comme de nouvelles chambres au centre d’hébergement pour femme Le Chaînon et l’emménagement de Projets Autochtones du Québec sur la rue Sherbrooke.

L’importance de la mobilisation citoyenne

La conseillère Vilain s’est d’ailleurs montrée presque aussi désemparée que les participants de l’atelier, laissant entendre que le gouvernement Legault n’accorde pas assez d’importance à l’enjeu de l’itinérance. 

On lui a d’ailleurs demandé si elle faisait appel aux élus des autres paliers de gouvernement. 

«Je le fais!», a-t-elle souligné, notant ses bons rapports avec Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux à l’Assemblée nationale.

Elle a toutefois incité la salle à en faire autant, soutenant que de tels gestes citoyens peuvent faire effet. 

«Ce que je constate, c'est que les gens ont peut-être plus de pouvoir que ce qu'ils pensent. J’aime leur faire réaliser qu’ils peuvent s’exprimer et faire valoir leurs opinions», a noté la conseillère en discussion avec Mon Plateau, après la rencontre.

M. Séguin pose, vêtu d'un manteau de cuir, dans le local où s'est tenue l'activité.
Normand Séguin s'est dit impressionné par la compétence de Mme Vilain. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Un public satisfait

Malgré quelques frustrations évoquées à l’occasion, les participants de l’atelier se sont montrés intéressés par la présentation et les échanges qui ont eu lieu.

Normand Séguin, un habitant de longue date du Plateau, habitué des activités des AÉPP et qui se décrit comme un contemporain de Michel Tremblay, s’est dit impressionné. 

«Je trouve que la conseillère est vraiment compétente. Tu vois qu’elle est impliquée et qu’elle connaît beaucoup ses dossiers.»

Corinne Isambert, elle, cherchait davantage à comprendre les pouvoirs de l’arrondissement, alors que la présentation de Mme Vilain recourait surtout à des exemples de projets spécifiques.

«Je m'attendais un peu plus à avoir des informations sur comment agir [...] ce qu’on peut faire en tant que citoyens pour influencer les autres ou partir une mobilisation pour essayer d’influencer les pouvoirs», a-t-elle expliqué.

«C’était intéressant d’apprendre tout ce qu’ils font. Donc, j’étais satisfaite, mais peut-être que ça prendrait une autre rencontre.»

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