Dîners St-Louis veut loger des jeunes de la diversité de genre

Dîners St-Louis, un organisme communautaire du Plateau-Mont-Royal qui offre du soutien aux jeunes de 18 à 30 ans en situation d'itinérance ou de marginalité, développe un projet de maison de chambres pour héberger cinq jeunes adultes issus de la diversité de genre.

M. Deniger-Lavallée se tient devant la porte d'entrée de l'organisme.
Maxime Deniger-Lavallée, directeur général de Dîners St-Louis, devant les locaux de l'organisme sur la rue Gilford. – photo: Devin Ashton-Beaucage
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C’est l’immeuble de Dîners St-Louis situé au 4707, rue Saint-Denis, qui sera appelé à changer de fonction et transformé en conséquence. Il abritait autrefois le Ketch Café, un centre de soir et de fin de semaine qui a fermé en pleine pandémie de COVID-19 après un dégât d’eau.


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Les jeunes en situation d’itinérance pouvaient y aller autrefois pour se réchauffer, grignoter, prendre un café et parfois même assister à un spectacle ou encore pratiquer de la musique. 

Depuis janvier 2025, Plein Milieu, un autre organisme de soutien aux personnes en situation d’itinérance a bonifié son offre de services sur le même tronçon de rue. Cette nouveauté a poussé Dîners St-Louis à repenser la vocation de son immeuble à rénover.

Le directeur général, Maxime Deniger-Lavallée, dit être conscient des «enjeux de cohabitation» que peut représenter ce genre de ressource pour le voisinage.

«Ça soulève beaucoup d’inquiétudes, qui sont tout à fait légitimes», reconnaît-il. Il estime que le projet de maison de chambres s’intégrera plus discrètement dans le secteur, en plus d’être plus facile à gérer.

Les cinq chambres s’ajouteront aux sept logements transitoires de Dîners St-Louis, qui se trouvent au-dessus de ses locaux principaux, dans le Plateau Est, sur la rue Gilford, près de l’avenue Papineau.

Vue de l'immeuble du côté opposé de la rue Saint-Denis.
La maison de chambres reprendrait l'espace qu'occupait autrefois le Ketch Café, sur la rue Saint-Denis. – photo: Devin Ashton-Beaucage

Des services adaptés à la diversité de genre

«On a beaucoup de jeunes de la diversité sexuelle et de genre qui fréquentent notre organisme», note le directeur général, Maxime Deniger-Lavallée.

«C'est une population extrêmement fragilisée dans la rue et surreprésentée parmi les personnes en situation d'itinérance.» 

Ladite population ne se sent pas toujours à l’aise dans d’autres ressources, explique-t-il, alors qu’elle semble plus attirée par Dîners St-Louis. C’en est au point où l’organisme a «développé une expertise», illustre le directeur général. 

D’ailleurs, depuis quelques années, une intervenante a été embauchée pour répondre spécifiquement aux besoins de cette population. 

«On travaille en étroite collaboration avec des organismes LGBT», ajoute M. Deniger-Lavallée, notant les concertations avec des tables d’itinérance de différents secteurs de la ville. 

Le projet d’habitation sera aussi adapté aux besoins spécifiques des personnes trans. 

«On a réfléchi à la configuration des espaces, notamment pour les injections d’hormones», indique le directeur général, tout en précisant que les chambres ne seront pas destinées exclusivement aux individus en transition physique.

Image générée numériquement de la façade proposée, avec deux portes d'entrée.
Rendu de la façade proposée, telle que conçue par la firme Rayside Labossière.

Un milieu supervisé

Le projet de maison de chambres devra être approuvé par des représentants municipaux avant d’être lancé. S’il est accepté dans sa forme proposée, cinq personnes pourront y loger et se partager des espaces communs. 

«On a aussi une salle d’intervention et des intervenants qui seront sur place», précise M. Deniger-Lavallée. 

Soulignant que les détails restent à préciser, il envisage de désigner deux membres de son équipe par jour à l’immeuble, dont les quarts de travail se chevaucheront sur une période de douze heures. Ils pourront offrir leur soutien aux résidents ou encore animer des ateliers.

On cherchera à renforcer leurs compétences et leur capacité de créer des liens de confiance chez les jeunes adultes qui y trouveront un toit. 

«Souvent, il y a des déchirures familiales qui se produisent, qui sont à la base d'un séjour à la rue», souligne M. Deniger-Lavallée.

Des intervenants pourront aussi être joignables pendant la nuit, en cas d’urgence.

Vers une ouverture en 2027

«Le projet est estimé à 1,9 million $», indique le directeur général. «On pensait que ça allait être moins cher que ça, vu qu’on est propriétaire de la bâtisse.»

Jusqu’ici, plus du quart de ce montant a été obtenu du Plan de réponse communautaire au campement, un programme de lutte contre l’itinérance géré conjointement par Ottawa et Québec. La Société canadienne d’hypothèques et de logement a aussi fourni 35 000$, dont 10 000$ devront être remboursés, pour répondre aux besoins de préaménagement.

De l’aide considérable pourrait venir de Québec, mais les Dîners St-Louis attendent encore des réponses.

«On veut aussi commencer à penser à l'intervention dans notre futur projet de maison de chambre», rappelle Maxime Deniger-Lavallée, qui dit déjà se pencher sur le financement de l’équipe qui sera appelée à y travailler.

L'ouverture est prévue à l'automne 2027, après des travaux qui débuteront soit à l’automne 2026 ou au printemps suivant, à condition d’un feu vert des élus municipaux. Cela dit, 

Deux logements aux étages supérieurs de l’immeuble seront loués à des particuliers par Dîners St-Louis. 

«Ça nous assure un certain revenu pour financer nos activités», note le directeur général.

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