Emmanuel Lapierre : «J’ai vu Le Plateau changer au fil des années»

L’auteur et historien se présente comme candidat pour le Bloc québécois dans la circonscription de Laurier–Sainte-Marie, un ancien château fort bloquiste détenu par Gilles Duceppe.

Le candidat bloquiste dans Laurier–Sainte-Marie, Emmanuel Lapierre.
Le candidat du Bloc québécois, Emmanuel Lapierre, souhaite qu'Ottawa respecte les compétences du Québec en matière de logement et d'itinérance. – photo : gracieuseté de la campagne de M. Lapierre

En amont des élections fédérales, Mon Plateau cherche à vous offrir les portraits des candidats des trois circonscriptions sur le territoire du Plateau-Mont-Royal. Nous avons invité l’ensemble des campagnes à nous parler et vous présenterons le fruit de ces discussions dans nos pages.

Après avoir été repéré par le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, Emmanuel Lapierre a attendu quelques semaines avant le déclenchement officiel de la campagne électorale avant de se décider à se lancer dans Laurier–Sainte-Marie. 

Celui qui est historien a grandi dans Le Plateau, sur la rue Marquette, où son père résidait. 

«J’ai vu la circonscription changer au fil des années. Je suis arrivé là au début des années 1980[…] Le Plateau, c’était complètement autre chose», note celui qui habite aujourd’hui le quartier Villeray.

Justement, en ce qui concerne ces observations, il affirme que la crise du logement est l’enjeu dont on lui parle le plus souvent dans le quartier associé aux personnages de classe ouvrière de Michel Tremblay, devenu aujourd’hui un symbole d’embourgeoisement à Montréal. 

«Ça revient sans cesse, le logement, quand on parle aux citoyens, qu’on fait du porte-à-porte. Quand on leur demande ce qui les préoccupe, ils ne nous parlent pas de Trump», explique-t-il.

«C'est un grave problème. On vit une crise assez aiguë», dit-il, notant les pertes de logement qui, dans certains cas, mènent à la rue.

Il estime donc que 20% du parc locatif devrait être hors marché.

Respecter les compétences exclusives du Québec

Son parti, le Bloc québécois, souhaite voir les sommes versées par les contribuables québécois en matière de logement à Ottawa entièrement transférées vers Québec, et ce, sans conditions.

À ce titre, M. Lapierre souligne que la province n’a eu droit qu’à 6% des sommes octroyées par le Fonds pour le logement abordable de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, soit environ 465 millions $ sur les quelque 7,5 milliards $ distribués dans le cadre du programme, tel que rapporté par La Presse en avril 2024

Les Québécois représentaient environ 22% de la population canadienne à ce moment, selon les estimations de Statistique Canada.

M. Lapierre rappelle qu’en 2019, l’Assemblée nationale avait adopté une résolution visant à mettre fin à «l’ingérence» du gouvernement fédéral en ce qui concerne le logement et l’habitation, et affirmant qu’il s’agit de compétences exclusives du Québec. 

On y indiquait notamment que le gouvernement provincial était «mieux placé pour connaitre les besoins en ce qui a trait au logement social sur son territoire» et demandait à Ottawa de transférer les sommes prévues à la Stratégie nationale du logement vers Québec. 

Le candidat bloquiste estime que la gestion du logement au Québec connait des enjeux de compatibilité avec la bureaucratie ottavienne, notamment en ce qui concerne les notions de logement abordable et de logement social. 

«Le Québec est souvent à l'avant-garde dans les programmes sociaux. Ce qui fait que, quand le fédéral arrive et décide de s'investir, ça cause toutes sortes de problèmes ici, et ça fait en sorte que l'argent n'est pas investi au mieux», avance-t-il.

Trop d’obstacles dans la lutte à l’itinérance

Emmanuel Lapierre note également la lutte contre l’itinérance comme défi d’importance dans Laurier–Sainte-Marie. Encore une fois, il soutient que le Québec est à l’avant-garde sur ce front et que la gestion du fédéral est source de problèmes.

«Ça prend du temps avant que les sommes atteignent les services de première ligne. Les programmes sont mal ciblés et les conditions à atteindre manquent de flexibilité», soutient-il.

Il déplore également que des postes à temps plein au sein d’organismes communautaires soient voués à remplir des demandes de subvention.

«Ça n’a pas de maudit bon sang!», lance-t-il, notant que cette couche de complexité ajoutée  rappelle celle nommée plus haut concernant le logement. 

Plus largement, Emmanuel Lapierre rappelle que le Bloc québécois souhaite une présence du Québec à la table de négociation avec les États-Unis de Donald Trump. Son parti s’oppose également aux corridors énergétiques évoqués par les libéraux et les conservateurs fédéraux, qui pourraient passer sur le territoire québécois. 

«Ça menace notre environnement, nos lacs, nos rivières, notre santé. On n'a rien à gagner à ça. C'est un enjeu extrêmement important.»

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