Présentant leurs idées à Mon Plateau au parc Baldwin, Alexander Roberton et Isabelle Laurier insistent sur la consultation et la collaboration dans le processus de réalisation de projets. – photo : Devin Ashton-Beaucage
«On se lance en politique par amour du quartier», souligne Mme Laurier, qui se lance pour une première fois dans la course municipale pour devenir la prochaine conseillère d’arrondissement dans De Lorimier.
Formée en architecture, elle se décrit comme étant une artiste pluridisciplinaire «structurée». Elle insiste sur ce dernier mot pour signifier son aversion aux «dépenses à outrance de l’argent des contribuables».
De son côté, M. Roberton vise le poste de conseiller de la Ville. Il dit toujours avoir eu l’idée du service public derrière la tête depuis longtemps. Diplômé en génie électrique, sa carrière l’a plutôt mené vers les communications et les relations publiques.
Les deux résidents du district habitent l’arrondissement depuis plusieurs décennies et disent y avoir observé une dégradation de la qualité de vie notamment en ce qui concerne la propreté.
Ensemble Montréal propose un parc Baldwin bonifié
«Je pense qu’on peut aller plus loin pour le parc Baldwin», soutient Alexander Roberton au sujet du projet de réaménagement prévu. L’ancienne piscine extérieure, fermée en 2020, sera reconstruite dans la section nord du parc et un site d’entraînement et un nouveau terrain de soccer verront le jour dans la section sud.
Toutefois, Ensemble Montréal voit encore plus grand. Le parti chercherait à prolonger l’espace vert vers le nord, jusqu’au parc Saint-Pierre-Claver.
Le parc Baldwin bonifié s’étirerait de la rue Sherbrooke jusqu’au boulevard Saint-Joseph, traversant quasiment l’arrondissement d’un bout à l’autre.
Le projet envisagé comprendrait aussi un marché public, qui pourrait se situer là où se trouve actuellement un garage de la STM, rue Fullum. Il s'agit d'un emplacement idéal, selon M. Roberton, qui souligne toutefois que le changement de vocation du bâtiment dépendra des futurs besoins de la société de transport.
Le candidat aimerait voir l’aire d’exercice canin temporaire pérennisée. Il évoque également la création d’un espace dédié aux barbecues ainsi que d’installations vouées aux arts.
«Il faudrait que ça se fasse en collaboration avec tous les citoyens qui utilisent le parc», souligne-t-il au sujet des détails du projet. «On ne veut pas imposer une vision.»
Une vision politique ambitieuse, sans oublier la gestion de base
Le choix d’Ensemble Montréal a été clair pour Alexander Roberton. La vision de sa cheffe, Soraya Martinez Ferrada, lui inspire confiance. «J’aime beaucoup ce qu’elle dit en ce qui concerne avoir une métropole ambitieuse.»
Ces ambitions ne doivent cependant pas venir éclipser la base comme la propreté et la sécurité, signale-t-il. Le père de trois enfants estime d’ailleurs qu’il faut améliorer la sécurité des passages piétonniers à proximité des écoles du secteur.
Au sujet de la gestion de la circulation, il lance des éloges envers Jean Beaudoin, candidat à la mairie du Plateau d’Ensemble Montréal. «On est chanceux d’avoir Jean. Il a beaucoup d’expérience en mobilité.»
Pour «déboulonner des mythes bizarres» concernant son parti, Isabelle Laurier ajoute que les deux candidats se déplacent à vélo.
Coalition contre la «gestion arrogante» de Projet Montréal
L’aspirante conseillère estime qu’un «vent de changement» se fait ressentir dans l’arrondissement en cette période d’élections municipales et souhaite faire partie de la bourrasque.
Il y a six ans, une rénoviction la forçait à sortir de son logement du Plateau qu’elle avait occupé pendant près de trois décennies. Elle identifie cet incident ainsi que son implication au sein de différents regroupements du quartier comme éléments ayant contribué à forger la candidate politique en devenir.
Mme Laurier qualifie son parti, Ensemble Montréal, de «coalition» qui évite les dogmes. À l’instar de Jean Beaudoin, elle se distancie de Projet Montréal davantage au niveau de la gestion des enjeux que sur le plan idéologique.
«C’était mes valeurs, Projet Montréal. Je ne peux pas le cacher», laisse-t-elle tomber. Cependant, elle estime que le parti fait preuve aujourd’hui d’arrogance et d’un manque d’écoute.
De plus, elle dénonce une mauvaise gestion des chantiers et de la crise de l’itinérance.
Des centaines de personnes sont sorties manifester devant le cabaret La Tulipe, après sa fermeture, en septembre 2024. – photo : Marie-Claude Costisella
Soutenir la culture et les commerces du Plateau
Le duo de candidats souhaite offrir un plus grand accès dans le quartier à l’art et à la culture, que Mme Laurier qualifie de «rempart contre la morosité».
«Des dossiers comme La Tulipe, c’est d’une tristesse infinie. C’est la vitalité du quartier qu’on tue», déplore-t-elle, inquiète du sort des salles de spectacles dans l’arrondissement.
Elle dit aussi craindre la fermeture de commerces à cause de hausses de loyer. «Il y a des promoteurs qui arrivent, qui sont en train de mettre la main là-dessus. C’est effrayant, ce qu’ils font en ce moment.»
Les deux candidats disent donc vouloir trouver des solutions à leur portée pour éviter ces scénarios de pertes.
Ayant couvert l’actualité au sein de l’équipe de l'Acadie Nouvelle, Devin s'est joint à Mon Plateau en janvier 2025 grâce à l'Initiative de journalisme local (IJL).
La candidate qui se présente pour Transition Montréal liste le logement, les commerces de proximité et la cohabitation parmi ses priorités pour l’arrondissement.
Soutenant qu’il s’agirait d’une solution plus avantageuse pour les citoyens, des employés municipaux ont incité le maire du Plateau, Luc Rabouin, à réduire le recours au privé.
