Un tunnel et un tronçon
Cette infolettre résume les nouvelles de Milton-Parc du 5 au 11 septembre 2025
Le premier Frais-tival se déroulera le samedi 13 septembre dans le Mile End pour rassembler la communauté et souligner les bienfaits des espaces verts naturels.
Samedi sera l’occasion de découvrir le Champ des Possibles à travers des perspectives écologistes, historiques et artistiques. L’événement « Frais-tival » aura lieu pour la première fois sur le site adjacent au chemin de fer du CPKC, où la végétation est à l’honneur.
L'objectif est de «sensibiliser et éduquer la population du Mile End sur les bénéfices des espaces verts en tant qu' îlots de fraîcheur», précise Nico Serreqi, chargée de projet attitrée au Frais-Tival.
«Ce festival essaie de démontrer que, même si vous n'avez pas accès à un système d'air climatisé de premier grade, il y a quand même des ressources pour essayer de rester au frais, et les espaces verts en font partie.»
Sugir Selliah, la coordonnatrice des Amis du Champ des Possibles, ajoute que l’événement a aussi pour but de mobiliser les citoyens et de valoriser l’espace auprès des membres du voisinage.
Le Frais-tival a pu voir le jour grâce à 17 000$ en provenance du programme de contributions financières pour la transition écologique de la Ville de Montréal.
Les Amis du Champ des Possibles, qui gèrent le site en partenariat avec l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, ainsi que Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM et Éco-Pivot, deux autres organismes se portant à la défense des espaces verts et des écosystèmes auront des kiosques d’information sur place.
À midi, la société d’histoire Mémoire du Mile End proposera aussi des promenades guidées du site. Ce sera l’occasion d’en apprendre sur le passé des lieux, qui ont accueilli une carrière, un dépotoir ainsi qu’une cour ferroviaire.
L’événement se voulant festif, une variété de performances artistiques est au programme. Entre 10h15 et 16h, il sera possible d’assister à des performances musicales, de danse et d’arts oratoires. Le public est également invité à laisser aller sa créativité dans le contexte d’un micro ouvert de poésie et à travers des exercices d’écriture créative.
Le Champ des Possibles est né grâce à une mobilisation citoyenne lancée il y a une vingtaine d’années. En plus des bénéfices apportés à la communauté et l’écosystème, le projet comprend également plusieurs autres priorités touchant notamment à l’éducation, aux pratiques artistiques, à la science et à la préservation du patrimoine.
Pour Mme Selliah, le Frais-tival est l’occasion d’expliquer le rôle du Champ des Possibles, qui peut être perçu de manière «plutôt hostile» par ceux qui ne le connaissent pas.
«On se dit “c’est un terrain vague abandonné. C’est une friche ferroviaire. Il faudrait faire quelque chose.” Mais on ne se rend pas compte que cette nature, elle est aussi agréable, sinon plus qu’un parc aménagé», explique-t-elle au sujet de l’espace vert situé à l’ouest de l’avenue Henri-Julien et au nord de l’allée Saint-Viateur.
Malgré ses airs de friche, la coordonnatrice explique que le terrain est entretenu. Certaines espèces de végétaux ont été laissées en place, alors que d’autres ont été arrachées ou plantées. Puisque les lieux peuvent être abîmés par des passants, les Amis du Champ des Possibles font aussi pousser des semences pour aller les planter dans des secteurs endommagés.
Mme Selliah note également que les trains passant par la voie ferrée adjacente au Champ des Possibles apportent des espèces d’autres régions. D’autre part, certains individus se permettent de planter des végétaux sans autorisation, ajoute-t-elle, évoquant l’apparition récente d’un «très beau pommier» que son organisme a toutefois décidé de retirer.
«Le Champ est un espace qui est contaminé avec des métaux lourds. Donc, il y a quand même une dimension de risque pour la santé humaine, mais aussi pour d’autres êtres vivants», explique-t-elle.
Bien que l’idée de décontaminer le terrain est évoquée depuis plusieurs années, les Amis du Champ des Possibles préfèrent le maintien du statu quo, notamment pour pouvoir conserver la diversité de végétaux et d’organismes qui s’y trouvent.
«La biodiversité dans le Champ est quand même plus riche que dans un parc conventionnel», affirme la coordonnatrice.
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