Une murale partiellement effacée sur Fairmount sera remplacée

Le nouveau restaurant Renzo a peint par-dessus la moitié d'une murale, mais on promet d'accueillir éventuellement une nouvelle œuvre sur le même mur.

Une murale partiellement effacée sur Fairmount sera remplacée
Avec l'arrivée d'un nouveau restaurant, la façade du 5195, boulevard Saint-Laurent a été repeinte. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Les habitués du Mile End auront peut-être remarqué qu’un bout de la murale Symbios a disparu au coin sud-est de l’avenue Fairmount et du boulevard Saint-Laurent. La situation semble toutefois temporaire. 

Renzo Sandwich s’est installé au 5195, sur la Main, en janvier, reprenant la place qu’occupait autrefois les restaurants La porte de l’Inde et Le 24 carats Glam.

Les nouveaux occupants souhaitent éventuellement refaire la façade et y ajouter des fenêtres. Des travaux de remise en état et d’identité visuelle ont été réalisés avant que les rénovations majeures soient autorisées par l’arrondissement. 

La façade extérieure a été repeinte en bleu clair, légèrement grisâtre, et une marge de brun au bas des murs. 

Le copropriétaire du commerce, Justin Daoust, affirme que la présentation temporaire a été faite avec soin. 

«Pour nous, c'était important de faire quelque chose qui est propre, qui met en valeur la façade et le restaurant», dit-il, notant que le lettrage qu’on peut apercevoir de l’extérieur a été peint à la main. 

Cette préoccupation n’est cependant pas incompatible avec le retour d’une murale, en ce qui le concerne.

«Je suis personnellement sensible aux travaux des muralistes, notamment parce que, dans la vie de tous les jours, je fais de la création. J'ai une agence de design», note le fondateur de l’agence Nouvelle Idée qui s’est impliqué au sein du festival MURAL au cours des dernières années.

Une adaptation de l’œuvre de l’artiste Doras, qui a été masquée, ou encore une autre œuvre pourrait donc apparaître sur le mur. M. Daoust avait aussi avisé l’organisme MU, responsable de la murale, que cette dernière serait impactée par l’arrivée de Renzo Sandwich. 

Le copropriétaire indique toutefois que la priorité de son restaurant aura été de remettre le local, trouvé «dans une condition abominable», en état, et de s’occuper de son bon fonctionnement. 

«En ce moment, on essaie plus de se garder la tête en dehors de l'eau que de penser au projet de murale sur la façade.»

Cependant, il ajoute: «On est plus qu’ouverts! C’est sûr qu’on en fait une [murale].»

Commentaires haineux

Justin Daoust note que la disparition de la murale a été l’objet de commentaires haineux et d’avis défavorables sur Google. 

Il déplore que des personnes aient sauté à des conclusions sans poser de question.

«Je pense que, quand on prend le temps d'expliquer, les gens comprennent», dit celui pour qui l’ouverture de ce restaurant, dans son quartier du Mile End, correspond à un rêve. 

«C’est dommage parce qu’on n’est pas un A&W ou un Boustan. On travaille avec des producteurs locaux», souligne-t-il, notant la collaboration de son entreprise avec des fermes maraîchères, une charcuterie et une boulangerie artisanale. «Tout est fait à la main de A à Z.»

«On a tous d’autres jobs», avise-t-il au sujet des propriétaires de Renzo Sandwich. «Ce projet-là, c’est pour nous faire plaisir et faire plaisir au quartier».

Adaptation possible d’une œuvre éphémère

En réponse aux questions de Mon Plateau, la directrice générale et artistique de MU, Elizabeth-Ann Doyle, a indiqué par écrit que son organisme avait proposé «que l’artiste puisse revenir arrimer la nouvelle façade avec les rénovations».

Elle a toutefois souligné que le choix reviendra au propriétaire de l’immeuble, et que ce dernier est en droit de faire disparaître une murale si tel est son désir. 

«Les murales ne sont pas définies comme de l’art public permanent (statues, sculptures et monuments) au sens de la loi, mais bien comme de l’art public éphémère», précise-t-elle. «C’est la nature même de cette forme d’art de bouger.»

Mme Doyle note toutefois que MU «aspire à la plus grande pérennité possible de son portfolio.»

«Nous sommes toujours tristes de perdre une œuvre d’art public, même si on comprend bien que les murales ont une vie “éphémère”.»

La murale où un cercle vide est entouré de motifs blancs et roses.
Elizabeth-Ann Doyle estime que Le cercle des saisons, une murale de Tellas faisant face à la place Andrée-Lachapelle, pourrait avoir «une très longue vie». – photo : Gaëlle Engelberts

Aménagement de la place Andrée-Lachapelle

D’une perspective plus positive, la directrice générale et artistique de MU dit estimer qu’une autre œuvre, Le cercle des saisons de Tellas, situé sur le mur des Habitations Émile-Nelligan, à quelques mètres à l’est de Renzo Sandwich, a «beaucoup plus de chances d’avoir une très longue vie!»

Symbios et Le cercle des saisons sont apparues dans le contexte d’un projet plus large d’aménagement de la place Andrée-Lachapelle, qui s’étire du boulevard Saint-Laurent jusqu’à l’école Robert-Gravel. 

L’arrondissement avait mandaté l’organisme MU pour réaliser ce projet où des murales sont venues s’installer sur des pans de murs privés. 150 000$ avaient été octroyés dans ce contexte en plus de sommes issues du secteur privé. 

MU s’était alors entendu avec La Porte de l’Inde, qui avait accepté d’accueillir l’œuvre de Doras sur le mur du 5195, boulevard Saint-Laurent, en 2021.

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