Duluth: une piétonnisation estivale plus courte et moins chargée
Pour favoriser une meilleure cohabitation avec le voisinage, il y aura 10 fois moins de prestations culturelles cette année lors de la piétonnisation estivale de l’avenue.
L’avenue Duluth redeviendra piétonne cet été, mais pour une période plus courte allant du 19 juin au 13 octobre. Trois promotions commerciales sont prévues en plus de la programmation du festival Duluth en arts.
Une réorganisation des responsabilités aura retardé le début de la piétonnisation, initialement prévu pour le mois de mai. Le Plateau-Mont-Royal prendra en charge la propreté et la sécurité du site, alors que l’Association des commerçant.e.s de l’avenue Duluth (ACAD) se concentrera sur les promotions commerciales.
Celles-ci dureront cinq jours et auront lieu une fois par mois, d'août à octobre. Pendant ces périodes, les terrasses pourront fermer à 23h au lieu de 22h.
Le site sera fermé à la circulation à compter du 16 juin pour la période de montage. Quelques jours seront également à prévoir pour ce qui est du démontage.
«Une destination de quartier»
Jean-Francis Strayer, président de l’ACAD, indique que, depuis la pandémie de COVID-19, son association s’efforce de redynamiser l’avenue Duluth, qu’il décrit comme étant «une destination de quartier» plutôt que touristique.
«On sait que plus de 80% des clients de nos commerces sont des résidents du quartier ou des gens de la grande région de Montréal», précise-t-il.
Les promotions commerciales mettront donc en valeur la variété de commerces indépendants de l’avenue, qui pourront faire découvrir leurs produits aux passants depuis leurs kiosques extérieurs.
Il soutient aussi que ceux parmi les membres de l’ACAD qui s’étaient opposés à la piétonnisation au départ ont fini par se faire convaincre de ses bienfaits.
«L’an dernier, on a noté une augmentation de 52% de l’achalandage», illustre M. Strayer.
«Une fois que la rue est piétonnisée, on a quand même beaucoup plus de calme dans le quartier. Donc, tout ça, c'est au bénéfice des résidents.»
Exclusivité culturelle à Duluth en arts
Alors que l’année dernière, l’ACAD y avait ajouté sa propre programmation, cet été, le festival multiculturel de musique Duluth en arts sera seul à proposer des spectacles sur l’avenue.
«On va avoir des concerts chaque samedi, huit semaines de suite, à partir du 5 juillet», indique Vincent Lacombat, coordonnateur à la Maison de l’amitié, l’organisme qui chapeaute le festival. Il y aura deux prestations d’une heure par jour, soit à 15h et 17h.
La musique sera aussi au rendez-vous lors des trois promotions commerciales.
M. Lacombat explique que ce festival «gratuit, accessible à tous et à toutes» et axé sur les musiques du monde sert la mission de la Maison de l’amitié en sensibilisant la population à d’autres cultures et en créant «du lien, du bien-vivre-ensemble.»
«Il y a aussi l’appartenance au quartier», souligne-t-il. Il note d’ailleurs que certains résidents assistent «quasiment à tous les concerts». Dans certains cas, il s’agit de personnes à mobilité réduite pour qui il est plus difficile de se rendre à la Place des Festivals, par exemple.
Rotation des lieux et volume réduit
QuatreLes lieux des spectacles alterneront d’une semaine à l’autre, passant de l’intersection avec le boulevard Saint-Laurent, au croisement de la rue De Bullion, à l’angle de la rue Saint-Denis et atteignant le coin de la rue Berri avant de recommencer la ronde de déplacements.
Alors qu’il avait largement servi à ces fins par le passé, le parc Duluth-Laval n’accueillera pas de spectacles cet été.
L’amplification ne sera utilisée que pour égaliser le niveau sonore entre les différents instruments d’une même formation, et non dans l’objectif d’augmenter le nombre de décibels émis par l’ensemble.
«Les concerts vont être plus courts et plus tranquilles. On veut cultiver l'harmonie», souligne M. Lacombat.
Des compromis appréciés
«Je trouve que c’est merveilleux», lance Rodrigue Escayola, qui réside à proximité du parc Duluth-Laval, au sujet des déplacements des spectacles.
«Il faut accorder le crédit où il existe. Il y a certainement un cheminement. On le voit», concède celui qui fait partie de l’Association des résidents riverains de l’avenue Duluth.
Sans s’y opposer complètement, il s’était plaint de la quantité de festivités organisées à proximité de sa demeure l’été dernier.
Alors que plus de 300 prestations avaient été offertes sur l’avenue l’année dernière, il n’y en aura plus qu’une trentaine cet été.
Bien qu’il dise apprécier la piétonnisation, M. Escayola estime que sa période devrait se limiter de la Saint-Jean-Baptiste à la Fête du Travail, afin de réduire les inconvénients à la circulation de véhicules à moteur, notamment les autobus scolaires.
Il perçoit donc le report du début de la piétonnisation d’environ un mois comme «un pas dans la bonne direction.»
Recherche d’équilibre
«L’arrondissement a reçu plusieurs plaintes concernant le niveau sonore et la fréquence des animations sur la rue piétonne», note justement le chargé de communication du Plateau-Mont-Royal, Francis Huot.
«Afin de répondre à ces préoccupations, il a été décidé de concentrer l’animation autour du festival Duluth en Arts[...] Cette approche vise à établir un meilleur équilibre entre la tranquillité souhaitée par certains résident(e)s et le maintien d’une ambiance vivante et conviviale sur l’avenue.»
En se basant sur des sondages effectués auprès de commerçants, résidents et usagers de la voie, l’arrondissement soutient que l’acceptabilité sociale du projet de piétonnisation est bonne.
«Nos enquêtes de satisfaction révèlent plus de 85% de gens très satisfaits», souligne Jean-Francis Strayer, du côté de l’ACAD.
Il encourage d’ailleurs la population à faire part de ses commentaires à l’arrondissement en écrivant au pietonnisationsplateau@montreal.ca et pour noter toute forme de dérangement. Des commentaires peuvent aussi être envoyés à l’Association des commerçant.e.s au info@avenueduluth.ca.
Ayant couvert l’actualité au sein de l’équipe de l'Acadie Nouvelle, Devin s'est joint à Mon Plateau en janvier 2025 grâce à l'Initiative de journalisme local (IJL).
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