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Après douze années passées à représenter le district De Lorimier, qui couvre l’est du Plateau-Mont-Royal, la conseillère Marianne Giguère décide de quitter la politique municipale.
«Je suis quand même vraiment contente d'avoir été en politique pendant douze ans, avec cette équipe-là, et d'avoir eu la latitude et la confiance des citoyens, qui savaient très bien pour qui ils votaient. Je n'ai jamais camouflé mes intentions, au contraire», a confié la conseillère Giguère en entrevue avec Mon Plateau. – Gracieuseté
La conseillère de Ville du district De Lorimier, Marianne Giguère, ne sollicitera pas de quatrième mandat. Elle souhaite donc que la personne qui lui succédera, à la suite des élections du 2 novembre, sache apporter une «énergie renouvelée» aux scènes municipale et d’arrondissement.
«Je pense que la politique a besoin de la plus grande diversité possible de points de vue, de personnalités, d’idéaux et de valeurs», soutient Mme Giguère en décortiquant sa réflexion des dernières semaines.
Même si elle ne sait pas encore ce qui l’attend après sa fin de mandat, elle laisse entendre qu’elle n’abandonnera pas forcément ce qui l’a motivée à se lancer en politique.
«Je suis aussi militante dans l'âme. J'ai des idéaux forts. J'ai une ligne claire dans ce que je souhaite pour ma collectivité, ma société et mon quartier. La politique, c'était un moyen, mais ça n'a jamais été une fin.»
L’usure du don de soi
Celle qui a été élue pour la première fois comme conseillère d’arrondissement sous la bannière de Projet Montréal, en 2013, se dit privilégiée d’avoir pu représenter la population, mais indique aussi ressentir l’usure qui peut venir avec son rôle de politicienne.
«Je sentais que j'avais de la fatigue, que j'avais besoin de me trouver une occupation qui soit moins prenante. C'est très, très prenant d'être une élue municipale. On habite le territoire et on croise les gens qu'on représente partout, tous les jours. On marche dans la rue et on voit tous les problèmes. On est toujours en train de travailler, d'être préoccupé», raconte la conseillère vétérane.
À cela s’ajoutent également les questions en ligne auxquelles Mme Giguère répond régulièrement.
«Ça m'apporte beaucoup de satisfaction de donner un bon service aux citoyens. La fatigue, elle est aussi créée un peu de ma faute», explique celle qui s’est attachée à l’idée d’être une «élue de proximité».
Marianne Giguère (à gauche) a été élue pour la première fois en 2013. On la voit ici (de gauche à droite) avec ses collègues de Projet Montréal de l'époque, Alex Norris, Marie Plourde, Richard Bergeron, Christine Gosselin, Luc Ferrandez et Richard Ryan. – Gracieuseté
«D'un côté, il y a quelque chose de merveilleux là-dedans, parce qu'effectivement, ça veut dire qu'on sent qu'on peut faire une différence. Souvent, on la fait. Mais, à un moment donné, il n'y a plus de frontières du tout dans la vie».
Elle se montre donc enthousiaste à l’idée que la politique puisse éventuellement cesser de s’immiscer dans sa vie privée.
«Je vais avoir 50 ans cette année. J'ai envie d'avoir un peu plus de lousse mental pour m'occuper de tout le monde; de ma famille», explique celle qui est mère de deux adolescents.
Fière des efforts à poursuivre
La conseillère associée à la mobilité et au Plan vélo au conseil exécutif de la Ville de Montréal souhaite voir la place de la mobilité active continuer de croître après son départ. Elle note tout de même avec émerveillement ce qui a été accompli au cours de ses mandats.
«Si vous aviez dit il y a dix ans qu'il allait y avoir des pistes cyclables protégées, unidirectionnelles sur Saint-Denis, avec des traverses piétonnes et des arbres au milieu de la rue, tout le monde aurait répondu “c'est impossible!”», illustre-t-elle.
D’autre part, elle nomme le développement d’espaces verts et d’aménagements plus sécuritaires pour les piétons comme démarches à poursuivre.
«Je suis fière du bilan de Valérie Plante en général», souligne-t-elle également.
À cet égard, elle soutient que l’administration municipale est devenue «beaucoup plus féministe» sous la gouverne de Projet Montréal. Mme Giguère note également la reconnaissance du racisme systémique et les efforts pour le contrer au sein de la Ville.
Marianne Giguère prend la parole dans le cadre du Festival Go vélo Montréal, en juin 2024. - Photo tirée de la page Facebook de Marianne Giguère.
Une satisfaction imparfaite
Malgré la fatigue qu’elle évoque et l’envie de se réapproprier son temps et son énergie, le choix de quitter la scène politique n’a pas forcément été facile pour Marianne Giguère.
L’approche de la cinquantaine et les difficultés de transitionner vers un autre emploi associées à cette tranche d’âge l’ont motivée à faire le saut de carrière.
À l’inverse, elle se sent aujourd’hui plus compétente grâce à l’expérience qu’elle a acquise au cours de ses douze années en fonction.
«Des fois, je me dis que ce serait bien de pouvoir la mettre à profit pour quatre nouvelles années.»
Cela dit, elle note que ses acquis pourront «servir d’autres causes importantes», même si elle n’a pas l’impression d’être arrivée au bout de son potentiel au sein des mairies du Plateau et de Montréal.
«Un terreau formidable»
Bien que le synopsis du prochain chapitre de sa vie n’ait pas encore été dévoilé, Mme Giguère dit ne pas manquer d’idées.
«Il y a plein de choses que j'ai envie de faire. Je vais prendre le temps de prendre une grande respiration, faire le ménage de mon bureau et me demander comment j'ai envie de poursuivre les choses.»
Si la conseillère admet avoir éprouvé de l’agacement face à certains citoyens qui ont contesté des projets collectifs pour des raisons qu’elle considère comme étant individualistes, elle dit tout de même apprécier son milieu de travail et les échanges qui y ont lieu.
Marianne Giguère (à droite) dans son district, aux Jardins du Petit-Laurier, accompagnée des conseillères d'arrondissement du district De Lorimier, Laurence Parent (au centre), et du district Jeanne-Mance, Maeva Vilain (à gauche). – Gracieuseté
«L'arrondissement et le district De Lorimier étaient quand même un terreau formidable avec des gens formidables, qui comprenaient où on voulait aller», souligne-t-elle.
«J'aime vraiment les citoyens de mon district et ils peuvent continuer de me parler quand ils me croisent dans la rue. Ça va me faire plaisir!»
Ayant couvert l’actualité au sein de l’équipe de l'Acadie Nouvelle, Devin s'est joint à Mon Plateau en janvier 2025 grâce à l'Initiative de journalisme local (IJL).
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