Mile End: l’école Edu2 inaugure son Chemin Mellifère

Les élèves célèbrent l'aboutissement de leur initiative qui aura mené à la métamorphose d’un terrain vague en un espace verdi et aménagé.

Prise de vue du coin de la rue. On voit quelques personnes autour d'un kiosque derrière les pousses qui sortent du paillis et une sculpture bleue à gauche.
Le Chemin Mellifère quelques minutes avant l'événement inaugural de jeudi. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Après trois ans, l’école Edu2 et ses partenaires sont venus à bout de leur projet de transformation d’un terrain vague du Mile End en une aire de détente comprenant différentes espèces végétales.

Malgré la grisaille, jeudi, quelques dizaines de personnes se sont rendues à l’événement inaugural du Chemin Mellifère, situé au coin nord-est de l’intersection du boulevard Saint-Laurent et de l’avenue Bernard.

«C'est quand même une fierté à cet âge-là de voir qu'on peut avoir un impact dans le quartier», a déclaré Félix Puel, qui a été au centre du projet, dès sa genèse, en tant que membre d’Eco2, le comité environnemental de l’école, et qui arrive à la fin de son parcours d’élève d’Edu2.

«On avait eu l'idée de reprendre cet espace qui était abandonné et on a essayé de le transformer de manière à ce qu’il soit le plus communautaire et vert possible», a-t-il expliqué.

Une aire de détente et de fierté

«On est vraiment heureux de ce que c'est devenu aujourd’hui, et de ce que ça va devenir. On espère que ça va bien vivre dans le quartier et, surtout, que les gens se l'approprient», a souligné M. Puel. 

L’enseignant et cofondateur d’Edu2, Hugo Turgeon-Côté, a noté qu’en plus de servir d’aire de détente aux jeunes de son établissement, qui n’a pas de cour d’école et qui est situé en face, le Chemin Mellifère est «un gros élément de fierté».

«Quand on regarde par la fenêtre, ça devient une preuve que, si tu te donnes les moyens de réaliser un projet, il n’y a pas grand-chose qui soit impossible.»

M. Turgeon-Côté s'exprime au microphone, à côté de la sculpture avec une dizaine de personnes qui l'écoutent en arrière-plan.
«Ça devient une preuve que, si tu te donnes les moyens de réaliser un projet, il n’y a pas grand-chose qui soit impossible», a soutenu Hugo Turgeon-Côté au sujet de l'accomplissement des élèves. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Apprendre par projet

Claudine Auger-St-Onge, conseillère à la transition socioécologique au Lab22, qui a accompagné l’équipe tout au long de ses démarches, a souligné les bénéfices de l’approche par projet de l’école privée du boulevard Saint-Laurent.  

«Ça prend des élèves exceptionnels pour faire un projet comme ça. Ça prend aussi une école exceptionnelle pour le mener à terme. Je pense qu'il y a quelque chose qu’Edu2 a compris, c'est que l'école, ça ne se passe pas juste entre les murs d'une classe», a-t-elle affirmé. 

«Il faut vraiment croire en l'autonomie et en la créativité des jeunes pour les amener à réaliser de grands projets comme ça, et ils ont prouvé qu’ils en étaient capables.»

De son côté, M. Turgeon-Côté, a illustré la mentalité que l’établissement privé veut inculquer à ses élèves en prenant le Chemin Mellifère en exemple.

«Au lieu de te demander “est-ce que j'ai le droit d'embellir le terrain vague juste en face de mon école, qui est laid?”, tu dis plutôt “comment est-ce que je pourrais transformer le terrain vague en face de mon école?" Et puis, ça donne ce que vous voyez aujourd'hui.»

«Le Chemin Mellifère, c'est pas mal plus qu'un aménagement. C'est un projet, une démarche, et surtout beaucoup d'apprentissages», a pour sa part indiqué Arthur Guidoin, un autre élève membre du comité Eco2.

La gestion de projet et la collaboration ont représenté des défis à certains moments pour lui, a-t-il confié.

«Ça n’a pas toujours été facile.»

Les cinq posent devant la sculpture du Studio Ascètes.
De gauche à droite : Claudine Auger-St-Onge, Hugo Turgeon-Côté ainsi que les trois élèves membres d’Eco2 qui ont été au cœur du projet, Félix Puel, Arthur Guidoin et Lou Gabriac. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Améliorer l’impact écologique

L’idée du Chemin Mellifère est née de la collaboration d’Eco2 et du Lab22. Il faisait partie d’une liste de projets potentiels pouvant améliorer l’impact écologique de l’école. 

L’équipe a obtenu l’appui de l’arrondissement pour transformer le terrain, qui avait été laissé à l’abandon. 

«On avait rencontré la conseillère d'arrondissement, Marie Sterlin, qui nous a un peu guidés dans tout ce projet-là. Après, ça a été deux ans de travail, de démarches avec des partenaires», a raconté Claudine Auger-St-Onge. 

Une campagne de sociofinancement ainsi que du soutien offert par la Caisse Desjardins du Plateau-Mont-Royal et le Fonds Mille et Un de La Ruche ont ensuite doté le projet des moyens pour se concrétiser. Cela dit, c’était à la fin de l’automne 2024.

On voit le terrain délaissé, avec sa végétation jaunâtre.
Le terrain vague en avril, avant les travaux menant à la création du Chemin Mellifère. – photo: Gaëlle Engelberts

Naissance printanière

Il aura fallu attendre le printemps pour lancer l’étape de transformation physique du terrain.

«On a pu tout concrétiser à partir des derniers mois, puis on a fait les travaux dans les dernières semaines», a poursuivi Mme Auger-St-Onge, notant qu’il s’agit d’efforts s’étant étalés sur des centaines d’heures au total.

De la nouvelle terre a donc été répandue et des plantes indigènes se sont greffées aux lieux avec l’aide de l’organisme Le Semoir

«Ce n’est pas juste un jardin qui est là pour être beau, sur le coin de la rue. Il y a plein d’essences qui sont comestibles, ici. Et on appelle ça un “chemin mellifère” parce qu’elles sont également mellifères. Elles vont donc attirer les insectes pollinisateurs dans le quartier», a d’ailleurs précisé Marie-Ève, membre de l’équipe du Semoir, présente à l’inauguration, jeudi. 

La sculpture bleue, sur le paillis.
Le Studio Ascètes a contribué au projet en le dotant d'une sculpture en plastique recyclé. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Aire Commune a contribué du côté du mobilier urbain et Olivier Bonnard, du Studio Ascètes, a conçu une sculpture en plastique recyclé.

«Je pense que c’est le plus beau projet que j’ai vu depuis un bon moment, ici», a lancé ce dernier.

«C’est super le fun de voir cette nouvelle génération-là, qui a envie de se prêter au jeu et qui accepte les expérimentations.»

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