Milton-Parc: Le SPVM invite la population à garder le contact
Le SPVM fait la promotion de son programme Ensemble pour notre quartier. Il s’agit d’un nouveau canal de communication permettant d’amasser des informations sur des situations non urgentes.
Alors que la table du kiosque du SPVM venait à peine d'être installée, des passants sont venus faire part de leurs préoccupations à l'agente Alexandra Béliveau. – photo : Devin Ashton-Beaucage
Mercredi, quelques membres de l’équipe du poste de quartier 38 sont allés à la rencontre de résidents de Milton-Parc afin de leur présenter le programme. Ce dernier vise à favoriser la communication entre citoyens et policiers avec une ligne téléphonique et une adresse courriel dédiées.
Il est possible d’y laisser des commentaires et faire part de comportements dérangeants, d’activités suspectes, de vandalisme ou encore de trafic de stupéfiants observés dans le quartier, par exemple. Les messages seront vérifiés quotidiennement.
«C’est un projet de prévention qui donne aux gens une alternative au 911», a résumé le commandant Sylvain Malo, notant les réticences que peut avoir la population à contacter la ligne d’urgence.
Avec Ensemble pour notre quartier, le commandant souhaite contrer les effets de la banalisation d’incidents «troublants» que certaines personnes peuvent observer au quotidien, les poussant à «jeter la serviette».
«Ils se disent “Moi, je n’appelle plus”. Aujourd’hui, avec le programme, on veut leur dire “Appelez-nous. Tenez-nous au courant.” C’est vraiment important, plus que jamais.»
Le commandant Malo souligne toutefois que, si un individu croit avoir été témoin d’un acte criminel ou à des raisons de croire qu’un crime est sur le point d’être commis, il devra contacter le 911.
Des représentants du poste de quartier 38 du SPVM étaient censés être postés sur la rue Saint-Urbain, aux intersections des rues Milton et Sherbrooke, ainsi que celles où la rue Milton croise l'avenue du Parc et la rue Hutchsion, mais la météo en aura voulu autrement. – photo : Devin Ashton-Beaucage
«La situation se dégrade»
L’auteur de ces lignes s’est rendu au coin des rues Milton et Saint-Urbain, en matinée, mercredi. Quelques représentants locaux du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) venaient d’y installer une tente, et étaient censés se déplacer jusqu’à la rue Hutchison en après-midi.
L’intensité de la pluie et les prévisions météorologiques de la journée les ont toutefois persuadés de changer de plan et de migrer vers les Galeries du Parc. La petite table pliante à peine montée près de l’entrée, l’agente Alexandra Béliveau se faisait accoster par un homme préoccupé par la situation dans le secteur. Puis, un autre lui a immédiatement succédé.
Ce dernier, qui a dit résider dans le quartier depuis vingt ans, en avait long à dire. Auparavant, il avait vécu dans quelques villes étatsuniennes, et affirmait revoir un scénario familier se reproduire dans Milton-Parc.
«La situation se dégrade», a laissé tomber l’homme qui n’a pas voulu être nommé.
«Les bagarres la nuit, ça s’entend. On est souvent embêtés», a-t-il poursuivi, soulignant les comportements de personnes intoxiquées.
Il a d’ailleurs dit avoir lui-même reçu des coups, «mais sans gravité», notamment d’une personne en état altéré. L’agente Béliveau l’a encouragé à signaler ce genre d’incident à la police, même s’il juge que la situation est inoffensive.
Bien qu’il ait dit avoir appris à naviguer dans de telles situations plus tendues que la normale, il s’est montré préoccupé pour sa femme, «qui est âgée».
«Je n’ai pas trop envie de la voir sortir toute seule.»
Il s’est montré critique face aux administrations municipale et d’arrondissement, disant que la «mairie ne fait rien[...] sauf des opérations de communications», et agacé par l’usage du mot «cohabitation».
«Ça veut dire qu’on ne va rien faire.»
Les forces policières, elles, avaient plutôt droit à des hommages de sa part.
«Ils essayent de faire leur boulot. Ils ne sont clairement pas soutenus. Donc, les pauvres, ils font ce qu'ils peuvent.»
Le commandant Malo, entouré des agentes Dominique Beaumier-Grant, Alexandra Béliveau et Joanna Benatar, aux Galeries du Parc. – photo : Devin Ashton-Beaucage
Même les petits détails «aident beaucoup»
Le programme Ensemble pour notre quartier a été lancé au mois de juin.
«Ça démarre doucement», a concédé Sylvain Malo. Le poste de quartier 38 avait tout de même reçu une quarantaine d’informations au cours de la semaine, qui étaient passées par la boîte courriel et la ligne téléphonique dédiées.
«Les gens nous partagent des vidéos et des photos. Je pense que la collaboration est vraiment bonne», a-t-il précisé, notant que des témoignages sur des phénomènes connus du SPVM peuvent contribuer à compléter certains portraits de situation en y ajoutant de petits détails.
«Toutes ces informations-là nous aident beaucoup.»
L’exercice de mercredi, où des policiers ont échangé avec des citoyens et distribué des dépliants, fait partie d’un effort pour mieux faire connaître le programme. D’autres kiosques d’information du SPVM apparaîtront dans le quartier. Une campagne de porte-à-porte est aussi prévue.
Milton-Parc mérite «une attention spéciale»
Le but d’Ensemble pour notre quartier est non seulement d’améliorer la communication entre les forces policières et les citoyens, mais aussi de rassurer ces derniers.
«Il faut prendre le temps de leur parler et de les écouter», a indiqué Sylvain Malo, affirmant que Milton-Parc est un secteur prioritaire pour le poste de quartier 38.
«Les besoins sont énormes partout dans le secteur. Ça mérite une attention spéciale. On va s’assurer que les citoyens aient une tranquillité d’esprit pour longtemps.»
Coordonnées du programme Ensemble pour notre quartier :
Ayant couvert l’actualité au sein de l’équipe de l'Acadie Nouvelle, Devin s'est joint à Mon Plateau en janvier 2025 grâce à l'Initiative de journalisme local (IJL).
La candidate qui se présente pour Transition Montréal liste le logement, les commerces de proximité et la cohabitation parmi ses priorités pour l’arrondissement.
Soutenant qu’il s’agirait d’une solution plus avantageuse pour les citoyens, des employés municipaux ont incité le maire du Plateau, Luc Rabouin, à réduire le recours au privé.
