Nimâ Machouf : le militantisme de la rue au parlement

La néo-démocrate se présente pour une troisième fois dans Laurier–Sainte-Marie, une circonscription qui avait élu le Nouveau Parti démocratique (NPD) en 2011 ainsi qu'en 2015.

Portrait de la candidate.
Nimâ Machouf se mesurera à Steven Guilbeault pour une troisième fois dans Laurier–Sainte-Marie. – gracieuseté

En amont des élections fédérales, Mon Plateau cherche à vous offrir des portraits des candidats des trois circonscriptions sur le territoire du Plateau-Mont-Royal. Nous avons invité l’ensemble des campagnes à nous parler et vous présenterons peu à peu le fruit de ces discussions sur notre site.

«Étant une personne qui a toujours milité pour plus d'équité, de justice et aussi l’environnement, je me dis que la suite logique de la lutte dans la rue est d'aller faire ce travail au Parlement», indique Nimâ Machouf. 

Elle estime qu’il s’agit d’un pas important à franchir puisque les gouvernements ne répondent pas aux demandes de la rue. 

Mme Machouf se présente donc pour la troisième fois dans Laurier–Sainte-Marie sous la bannière du NPD. Bien qu’elle réside dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, elle est aujourd’hui à quelques coins de rue à l’ouest des limites de la circonscription, qui ont été fraîchement retracées. 

Elle était arrivée au second rang des candidats ayant obtenu le plus d’appuis en 2019 ainsi qu'en 2021, tout juste derrière le libéral Steven Guilbeault.

«On est très critiques du bilan de notre député et [ancien] ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault», indique-t-elle. Elle estime que la population du Plateau est «vraiment fâchée» face au bilan de son rival, qui a notamment approuvé des projets contestés, comme l’usine de batteries Northvolt et le projet de forage pétrolier et gazier Bay du Nord.

Notant la forte densité du Plateau-Mont-Royal, Mme Machouf dit vouloir protéger les espaces verts et se montre critique envers ce qu’elle appelle un «virage à droite très décomplexé» du Parti libéral.

«C’est sûr qu’on s’enligne vers des moments d’austérité à la Philippe Couillard», affirme-t-elle, rappelant un point marquant du dernier gouvernement libéral provincial.

Priorité au logement

L’enjeu que Nimâ Machouf classe au premier rang de ses priorités est la crise du logement. Elle indique que son parti a d’ailleurs plusieurs propositions pour s’y attaquer. 

Elle affirme que le NPD interdirait aux géants de l’immobilier d’acheter des logements abordables en d’en faire des «flips».

«On surtaxerait; on appliquerait 200 % à ceux qui veulent faire ce genre d’achat, sachant très bien que leur objectif utile est uniquement de faire des logements qui seront inabordables pour la population.»

D’autre part, le NPD souhaite utiliser les terrains appartenant au gouvernement fédéral pour créer du logement abordable «hors marché». Dans Le Plateau, Ottawa possède un terrain contaminé et trois bâtiments, tous liés aux Forces armées canadiennes. 

«On pense qu'une des façons de lutter contre l'augmentation du prix du loyer, c'est que les logements qu'on construit doivent être hors marché», souligne-t-elle, notant les «très beaux modèles» de coopératives d’habitation qui existent déjà dans Le Plateau-Mont-Royal.

Le NPD souhaiterait d’ailleurs rediriger les ressources monétaires d’Ottawa, qui viennent en aide aux projets immobiliers à but lucratif, vers les organismes à but non lucratif qui gèrent ce genre d’unités d’habitation.

Itinérance et toxicomanie

Sur le plan de la santé, Nimâ Machouf rappelle que, bien que le NPD n’ait jamais formé le gouvernement, il est à l’origine du Régime canadien de soins dentaires et de la Loi concernant l’assurance médicament. Ceux-ci avaient vu le jour dans le contexte du pacte de son parti avec les libéraux minoritaires de Justin Trudeau.

«On fera tout pour empêcher la privatisation des soins de santé», ajoute-t-elle.

Celle qui est épidémiologiste de profession souhaite également s’attaquer aux crises de l’itinérance et de la toxicomanie, disant juger la situation urgente dans Laurier–Sainte-Marie.

«Je sais pertinemment que régler cette problématique n'est ni juste une question de toit, ni juste une question de soins, ni juste une question de dépendance.» 

Elle estime donc que des interventions holistiques impliquant différents acteurs sont nécessaires.

Gratuité du transport en commun et une meilleure base de revenus

Mme Machouf aimerait aussi faciliter la vie des résidents du Plateau en rendant l’accès aux transports collectifs gratuits dans les centres urbains, ce qui contribuerait aussi à revitaliser le centre-ville, selon elle. 

En évoquant les difficultés économiques qui planent à l’horizon avec les guerres tarifaires initiées par Donald Trump, la candidate du NPD indique que son parti renforcerait et élargirait le filet d’assurance-emploi canadien. Il verrait également à ce que les grandes entreprises réduisent l’écart salarial entre les postes les mieux rémunérés et ceux se trouvant au bas de l’échelle. 

Face à l’ambitieuse liste de souhaits de son parti, Nimâ Machouf soutient que les néo-démocrates financeraient leurs initiatives avec une meilleure gestion des fonds publics, qui verrait le gouvernement cesser de financer l’industrie pétrolière et récupérer l’argent placé dans des paradis fiscaux.

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