Place Gérald-Godin: 1 million $ au sanctuaire du Saint-Sacrement

Avec une transaction permettant l'usage d'un terrain du sanctuaire, le projet de réaménagement de la place Gérald-Godin franchit une nouvelle étape.

Quelques bacs de plantes sont placés sur la pelouse de la cour du sanctuaire.
La cour arrière du sanctuaire du Saint-Sacrement pourra s'intégrer à la place Gérald-Godin en tant qu'espace vert destiné à la détente. – photo : Devin Ashton-Beaucage

NDLR: Une version précédente de ce texte indiquait que l'arrondissement allait acquérir des servitudes réelles du terrain où se trouve le Jardin du Monastère. Or, il s'agit plutôt d'une cour du sanctuaire du Saint-Sacrement et d'un passage côtoyant le Jardin du Monastère. Nos excuses.


Cette acquisition permettra de réaliser l'agrandissement prévu de la place Gérald-Godin, qui est présentement en phase transitoire.

Le 7 juillet, lors de la séance ordinaire du conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, il a été annoncé que la Ville de Montréal s’était engagée à acquérir des servitudes réelles et perpétuelles du sanctuaire du Saint-Sacrement au prix de 1 million $. 

Ainsi, le terrain de 573m2, soit la cour arrière du Sanctuaire, située vis-à-vis de l'entrée du 500, avenue Mont-Royal, pourra être réaménagé pour devenir un espace vert. Une bande étroite de 243m2 se rendant vers la rue Saint-Hubert pourra servir de passage public où pourront s'installer terrasses et commerces.

«C’est une protection», explique la conseillère de la Ville, Marie Plourde, au sujet de la transaction. «On ne pouvait pas construire». 

Les vocations des espaces de la place Gérald-Godin agrandie, telles que présentées par l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, en 2023.

Réaménagement de la place Gérald-Godin, «porte d’entrée» du Plateau

La Ville de Montréal avait débloqué 35 millions $ pour le projet d'agrandissement de la place Gérald-Godin, en 2021.

«Ça fait longtemps qu’on travaille sur ce projet-là», lance Marie Plourde. Le secteur avait été identifié en 2004 dans le Plan d’urbanisme de la Ville de Montréal. Puis, une consultation citoyenne, «Imaginons la place Gérald-Godin!», avait été lancée dix ans plus tard, soit l’année suivant l’annonce d’un nouvel édicule pour la station de métro Mont-Royal.

Plan des aménagements transitoires proposés en 2023, en attendant les travaux de réaménagement.

«Quand on a su que la STM commençait à faire des travaux, on s’est dit qu’il y avait là une opportunité à saisir», raconte la conseillère.

Le réaménagement a pour objectif de mettre en valeur «le cœur de l’arrondissement», soit les lieux entourant la station Mont-Royal, considérée comme «porte d’entrée» importante du Plateau-Mont-Royal.

L’idée est aussi de valoriser le site patrimonial du sanctuaire du Saint-Sacrement, de réduire les nuisances liées aux véhicules motorisés, de verdir les lieux et de refléter le dynamisme culturel de l’arrondissement.

La place Gérald-Godin s’étalera donc sur les tronçons de rues adjacentes, soit Berri, Rivard et Utilités publiques. De plus, on prévoit étendre certains éléments du réaménagement à l’avenue du Mont-Royal, entre les rues Saint-Denis et Saint-Hubert.

«On aimerait lever la première pelletée de terre en 2027», avise Marie Plourde.

Le retour d’un jardin en pleine terre

Le terrain asphalté, situé derrière le Centre de services communautaires du Monastère, qui servait autrefois de stationnement, est aussi en transition. Depuis quelques années, on en a fait une aire de détente et un jardin collectif, en y installant des bacs d'agriculture urbaine, des bancs, des tables et des parasols.

L'espace appelé le Jardin du Monastère avait été désigné pour accueillir une nouvelle bibliothèque, il y a de cela quelques années, avant que le projet de jardin collectif ne prenne le dessus, faisant écho à la vocation qu'avait le terrain il a près d'un siècle.

La conseillère Plourde indique qu'avec les travaux de réaménagement de la place Gérald-Godin, l'asphalte sera retiré.

«Le verdissement et la déminéralisation vont être faits au profit de l’ensemble de la communauté[...] Ça va vraiment être en pleine terre», souligne-t-elle, notant que la végétation passera des bacs au sol.

Perspective sur le terrain, regardant vers le sud-est. On voit plusieurs bacs, des parasols, tables et bancs, ainsi que le Centre de services communautaires du Monastère en arrière-plan.
Les bacs transitoires laisseront éventuellement place à un jardin en pleine terre. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Installations temporaires: un projet pilote avec des organismes du quartier

«Pour l’instant, on est en mode projet pilote», explique Laurence Ingenito, coordonnatrice à la Corporation de développement communautaire (CDC) du Plateau-Mont-Royal, au sujet du Jardin du Monastère. 

C’est le troisième été où la CDC a été appelée à gérer le terrain asphalté sur lequel ont été installés les bacs destinés aux végétaux. 

«L’aménagement est temporaire. L’objectif est de rendre ça plus permanent», souligne-t-elle.

En partenariat avec d’autres organismes locaux, la CDC organise des ateliers et entretient les plants qui se trouvent sur le site. 

«Un des objectifs du projet, c'est vraiment de faire un jardin social, de briser l’isolement, de stimuler la créativité et de favoriser l'inclusion de toutes les personnes qui fréquentent cet endroit-là.»

L’Imagerie, une maison des jeunes située à quelques coins de rue, utilise des plantes dans le cadre de projets artistiques. 

L’Association québécoise des personnes aphasiques, dont les locaux se trouvent dans le Centre de services communautaires du Monastère, à côté du jardin, organise également des ateliers.

«Ils sont super intéressés par le rythme de croissance de la nature», note Mme Ingenito. 

Resto Plateau, un organisme cherchant à favoriser la sécurité alimentaire et logé à la même adresse, est également impliqué dans le projet de jardin communautaire.

«Ce n’est pas un jardin qui a un objectif nourricier», précise toutefois la coordonnatrice de la CDC. «Le but n’est pas de produire beaucoup de fruits et de légumes, mais il y a quand même des récoltes.»

Plein Milieu, Dîners St-Louis et le Projet de travailleur de soutien Autochtone sont aussi impliqués dans le projet. 

Tous les participants peuvent bénéficier des récoltes, note Mme Ingenito.

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