Guignolée du Plateau: une invitation à lutter contre l’insécurité alimentaire grandissante
Les organisateurs espèrent amasser 25 000$ pour soutenir les organismes du Plateau qui reçoivent près de 60 000 demandes d’aide alimentaire chaque mois.
Deux espaces accueillent cet automne des élèves du secondaire pendant l’heure du dîner: le chalet du parc Baldwin et la ludothèque du parc des Compagnons.
Depuis le 2 octobre et jusqu’à la fin de cette année, le chalet du parc Baldwin ouvre ses portes à une vingtaine d’élèves de l’école secondaire Jeanne-Mance pendant l’heure du dîner.
Il s’agit d’un projet pilote où l’espace leur est offert afin qu’ils puissent se réunir à l’extérieur de leur école, qui comptait plus de 1200 élèves en 2024.
«J'ai l'impression que les jeunes viennent en recherche de tranquillité dans le parc, puis ils passent ici pour réchauffer leur lunch, jouer au billard, aux cartes, discuter et manger», indique Raphaël Langlais-Oligny, intervenant du YMCA du Parc attitré au chalet du parc Baldwin. Il dit aussi faire de l’aide aux devoirs à l’occasion.
Les élèves en pause peuvent aussi emprunter des ballons et profiter du terrain de soccer situé à côté du chalet.
«On discute avec eux de ce qu'ils aimeraient. On a travaillé pour que la table de billard puisse aussi être une table de ping-pong», ajoute-t-il. Seul le filet manque pour compléter l'installation.
Lors du passage de Mon Plateau, quelques adolescents étaient réunis dans le chalet, captivés par un jeu vidéo. D’autres lisaient ou prenaient simplement le temps de s’alimenter (entre autres avec une collation à saveur de melon d’eau épicé).

L’idée pour ce projet pilote est venue après la réfection du chalet du parc Baldwin, en 2021, indique Maeva Vilain, conseillère municipale du Plateau-Mont-Royal, qui a été responsable des dossiers des sports et des loisirs.
«On réfléchissait à trouver un partenaire parce qu'on sait que beaucoup de jeunes de l'école secondaire Jeanne-Mance dînent à l'extérieur de l'école et, quand il pleut, quand il fait froid, il n'y a pas beaucoup d'offres», raconte-t-elle.
«Les jeunes ont embarqué dès l’ouverture. Ça a été très rapide.»
C’est le YMCA du Parc qui a été sélectionné pour animer les lieux. L’organisme avait déjà l’expérience d’accueillir plus de cinquante élèves provenant de l’école Paul-Gérin-Lajoie d’Outremont au sein de son édifice de l’avenue du Parc pendant l’heure du dîner.
Près de 17 000$ ont donc été octroyés par l’arrondissement pour ce projet pilote au chalet du parc Baldwin, qui semble avoir des chances de surpasser sa phase d’essai.
Du côté des représentants du YMCA, on dit avoir entendu que le projet aurait pris forme en réaction à des plaintes de grabuge du voisinage. Le coordonnateur jeunesse, Eddy Mauris, affirme d’ailleurs que, depuis la pandémie de COVID-19, les comportements violents sont à la hausse chez les adolescents.
«Les jeunes vont faire des conneries s’ils sont en groupe et qu’ils ne sont pas supervisés. Ce n’est pas méchant. Tandis que, quand ils sont supervisés par un intervenant, généralement, tout se passe bien», explique-t-il.
En parallèle à ce projet, l’ouverture à l’année de la ludothèque du parc des Compagnons-de-Saint-Laurent est testée. Des intervenants de la Maison des jeunes du Plateau s’y trouvent de 11h à 13h, des mardis aux vendredis, et ce, jusqu’au 27 novembre.
Les élèves de l’école Jeanne-Mance ou d’ailleurs peuvent s’y rendre pour emprunter des jeux sportifs ou de table, et aussi des livres.
Gala Vacheron, l’une des intervenantes attitrées à la ludothèque, note un «gros intérêt» pour les jeux d’échecs en particulier, mais indique que son rôle va au-delà de la gestion des prêts.
«On est là pour proposer des prestations de service, mais surtout pour marquer une présence et contribuer à créer du lien, même furtif, avec les jeunes sur leur pause de midi», souligne-t-elle.
«C'est une belle alternative à juste errer dans les parcs et ne pas trop savoir quoi faire», renchérit son collègue Yannis Trudel-Guembour.
L’offre au parc Baldwin pourrait s’étendre jusqu’à la fin de l’année scolaire avec des services élargis.
«On va peut-être ouvrir les vendredis soirs, à 15h30, pour voir ce qu’il se passe», ajoute M. Mauris. Il note que les intervenants du parc Baldwin pourraient même raccompagner les enfants qui le désirent jusqu’à la Maison des jeunes du Plateau, qui demeure accessible encore plus tard.
«C'était un projet pilote», indique de son côté la conseillère Maeva Vilain. «Donc, on essaie de l'étendre le plus longtemps que l'on peut en fonction de la météo, et puis après on va faire un bilan, pour voir si c'est quelque chose qu'on veut reconduire au printemps prochain.»
La conseillère souligne que ces initiatives découlent de la volonté politique des élus du Plateau de maximiser l’utilisation des espaces afin d’offrir le plus d'activités à tous, «notamment aux jeunes qui fréquentent l'école secondaire Jeanne-Mance.»
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