Quels sont les rôles des élus municipaux du Plateau-Mont-Royal?
Un maire d’arrondissement, trois conseillers de Ville et trois conseillers d’arrondissement: voici qui fait quoi dans Le Plateau et ses trois districts.
Un maire d’arrondissement, trois conseillers de Ville et trois conseillers d’arrondissement: voici qui fait quoi dans Le Plateau et ses trois districts.
Le 2 novembre prochain, les électeurs du Plateau-Mont-Royal seront appelés à élire sept personnes pour diriger l’arrondissement. Trois d’entre elles occuperont des postes de conseiller d’arrondissement et trois autres de conseiller de la Ville. Une seule sera appelée à remplacer Luc Rabouin à la mairie.
Mais quels sont leurs rôles? Leurs pouvoirs? Et comment interagissent-ils avec les employés et les autres élus de la Ville?
Puisqu’on dénombre plus de 20 000 citoyens dans Le Plateau-Mont-Royal – ils sont 115 597 selon le dernier décret –, l’arrondissement est subdivisé en trois districts électoraux.
Le district Mile End est actuellement représenté par Marie Plourde, conseillère de la Ville, ainsi que Marie Sterlin, conseillère d’arrondissement.
À l’est se trouve le district De Lorimier, représenté par la conseillère de la Ville, Marianne Giguère, et la conseillère d’arrondissement, Laurence Parent.
Le district Jeanne-Mance est représenté par le conseiller de la Ville, Alex Norris, et par la conseillère d’arrondissement, Maeva Vilain.
En plus de la mairesse de la Ville de Montréal, Valérie Plante, Le Plateau-Mont-Royal a son propre maire d’arrondissement, qui veille sur l’ensemble des trois districts. C’est Luc Rabouin qui occupe présentement ce poste.
Son rôle consiste à présider les assemblées du conseil d’arrondissement et à donner des directives aux employés du Plateau. Il supervise également la mise en application desdites directives ainsi que le budget.
Le maire d’arrondissement n’est pas obligé de participer au vote lors des délibérations du conseil, mais il a tout de même un droit de veto et peut autoriser des dépenses de manière unilatérale dans des situations considérées comme urgentes.
«Le maire, c'est l'administrateur en chef; celui qui a les clés du budget, et qui vient nous parler de l'ensemble des défis qu'on a, des projets et comment les prioriser par rapport au budget et aux nouveaux enjeux qui vont arriver avec le temps», résume la conseillère de la Ville du district Mile End, Marie Plourde.
Elle souligne toutefois que la prise de décisions politiques se fait de manière «très, très démocratique» au sein de l’actuel caucus du Plateau-Mont-Royal, malgré les pouvoirs de chef de M. Rabouin.
Les trois conseillers d’arrondissement et trois conseillers de la Ville se doivent d’être à l’écoute des citoyens qu’ils représentent et de faire valoir leurs intérêts au conseil d’arrondissement.
À moins d’être en conflit d’intérêts, ils ont l’obligation de voter les propositions soumises en assemblée.
Ils peuvent également être impliqués au sein de commissions ou de comités, que ce soit au niveau de l’arrondissement ou de la Ville, et avoir des dossiers spécifiques qui leur sont attitrés.
Marie Plourde souligne que les élus du Plateau ont aussi certains champs de spécialisation, qui correspondent souvent aux dossiers des autres instances dans lesquelles ils sont impliqués.
«Moi, j'ai les dossiers de l'urbanisme, du développement commercial et du design. Marie (Sterlin), ça va être l'habitation. Maeva (Vilain), ça va être les sports. Marianne (Giguère), autant à la Ville que sur le Plateau Mont-Royal, c'est la mobilité», donne-t-elle en exemple.
«Si un citoyen dans le district de Marianne a des difficultés avec un projet en développement, un agrandissement, des choses comme ça, elle peut me l'envoyer et je vais l'aider.»
Pour ce qui est de la différence entre son rôle de conseillère de la Ville et de celui de conseiller d’arrondissement, elle indique que la base du travail est assez similaire, tel qu’expliqué plus haut.
«La grosse différence, c'est que je siège à l'hôtel de ville, au conseil de Ville et que je peux prendre des dossiers qui vont relever de l'ensemble du territoire montréalais.»
Sa collègue du district Mile End, la conseillère d’arrondissement Marie Sterlin, se limitera quant à elle au territoire du Plateau-Mont-Royal.
Les conseillers de la Ville ainsi que le maire sont donc appelés à siéger au conseil municipal de la Ville de Montréal.
Certains élus sont aussi membres du conseil d’agglomération, qui regroupe des représentants politiques des quinze municipalités sur l’île de Montréal. C’est actuellement le cas de Marie Plourde et de Luc Rabouin.
Dans ce contexte, ils sont appelés à gérer des dossiers affectant l’ensemble du territoire concerné, comme les services de transport en commun, les logements sociaux et les services d’urgence.
Finalement, d’autres siègent au comité exécutif de la Ville de Montréal. Celui-ci s’assure de mettre en application les décisions prises au niveau des conseils de Ville et d’agglomération et de soumettre un budget à ces deux instances. Son rôle comprend l’octroi de contrats et de subventions.
Deux conseillers de la Ville du Plateau-Mont-Royal y siègent présentement, soit Marianne Giguère et Alex Norris, en plus du maire, Luc Rabouin.
La distinction entre les pouvoirs des arrondissements et de la Ville peut porter à confusion. D’autant plus que plusieurs élus sont appelés à s’impliquer au sein des deux mairies et certains dossiers peuvent concerner les compétences des deux entités.
Par exemple, l’arrondissement peut faire des travaux sur les grandes artères qui traversent son territoire, même si celles-ci sont gérées par la ville-centre.
Le Plateau-Mont-Royal a son propre Règlement d’urbanisme et gère l’octroi de permis qui y sont assujettis. L’arrondissement chapeaute aussi les événements qui se déroulent sur son territoire.
«Les marchés relèvent du Plateau Mont-Royal. Les directions sur les rues font aussi partie des orientations qu'on va prendre», souligne Marie Plourde.
«Les grandes orientations pour l'avenir du Plateau se prennent en arrondissement.»
Le Plateau-Mont-Royal n’a pas que des élus à son service. Il a aussi un directeur d’arrondissement, Arnaud Budka, qui a été sélectionné par le maire, ainsi que plusieurs autres fonctionnaires et employés qui collaborent avec le conseil d’arrondissement.
«C’est assez magique! On a une grande complicité, tout en respectant les rôles de chacun», indique Marie Plourde.
Ces fonctionnaires seront appelés à peaufiner les projets soumis par les élus.
«Ça part d'une volonté politique, mais on a besoin du regard des fonctionnaires parce qu'eux sont spécialistes, que ce soit dans les études techniques, les travaux publics ou dans l'administration civile.»
«Parfois, ils vont nous dire “Regardez, ce n’est pas possible. Techniquement, on ne peut pas faire ça pour telle ou telle raison. Ça va être très complexe. Voici ce qui devrait plutôt être fait.”»
À l’inverse, elle indique que, parfois, ce sont ces experts qui proposent des idées d’amélioration aux élus, pour porter certains projets plus loin.
«C’est quand même un arrondissement ambitieux, avec beaucoup de projets et de défis, étant donné son positionnement central. Il faut que ça fonctionne. Il faut qu’il y ait une belle complicité.»
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