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Après plusieurs concerts annulés au Canada, le chanteur aux convictions religieuses très affirmées espère présenter un concert dans une église du Plateau-Mont-Royal.
Après avoir été exclu d’ExpoCité, un site événementiel de la Ville de Québec, le controversé chanteur chrétien associé au mouvement MAGA, Sean Feucht, a annoncé qu’il ferait un concert dans Le Plateau, vendredi soir.
«La présence d'un artiste controversé n'était pas mentionnée dans le contrat conclu entre ExpoCité et le promoteur du concert», a expliqué François Moisan, directeur des relations publiques à la Ville de Québec, par courriel.
«Avec les nouveaux éléments qui ont été portés à son attention, ExpoCité a décidé de résilier le contrat et donc la tenue de l'événement sur son site.»
Vers 21h30, jeudi soir, M. Feucht annonçait qu’au lieu de se rendre à Québec, il offrirait un concert gratuit à l’Église évangélique Restauration, située au coin des rues Roy et Berri.
Cela dit, vers midi, vendredi, la réceptionniste de l’église, qui a préféré ne pas être nommée, a indiqué que la réputation du chanteur était inconnue de l’administration du lieu de culte.
«Nous l’avons appris par vous, les journalistes», a-t-elle soutenu d’entrée de jeu, disant ne rien avoir avec M. Feucht. «On ne le connaissait pas.»
Elle a terminé la conversation en signalant que l’église était en train de reconsidérer son entente avec le chanteur.
Vers 13h30, vendredi, la conseillère de la Ville, Marie Plourde, a laissé entendre qu’une intervention municipale se préparait.
«La liberté d’expression fait partie de nos valeurs fondamentales, mais les propos haineux et discriminatoires ne sont pas acceptés à Montréal et à l’instar des autres villes canadiennes, le spectacle ne sera pas toléré. L’établissement sera avisé qu’il n’a pas les autorisations pour accueillir le spectacle», a-t-elle écrit dans un commentaire sur Facebook.
Un appel au rassemblement pour bloquer la venue du chanteur à Montréal a aussi été lancé sur le compte Instagram de Désinvestir pour la Palestine.
En milieu d'après-midi, la situation semblait se corser pour M. Feucht. La chargée de communication de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Geneviève Allard, indiquait à Mon Plateau que le concert pourrait contrevenir au Règlement d'urbanisme.
«Cet établissement ne peut produire un spectacle. Le certificat d'occupation est pour le culte uniquement», a-t-elle avisé.
Il s'agit toutefois d'un événement de nature religieuse gratuit.
De son côté, le chanteur a indiqué que l'église «ne recule pas». Il est à noter que cette dernière pourrait tout de même choisir de tenir l'événement et risquer de recevoir un constat d'infraction.
Les propos de Sean Feucht ont été jugés comme étant haineux et dénoncés par des groupes de défense des droits des femmes et de personnes issues de la diversité sexuelle et de genre.
Dans une déclaration de foi sur le site Web de l’organisme Burn 24-7, dont M. Feucht se dit fondateur, se trouve une section portant sur le mariage, le genre et la sexualité. On y affirme, entre autres, que lorsqu’un individu rejette son sexe biologique, qu’il s’agit d’un «rejet de l’image de Dieu intégrée à la personne.»
L’organisme dit aussi croire que le mariage n’a qu’un sens, soit celui de l’union exclusive entre un homme et une femme biologiques et que l’activité sexuelle à l’extérieure de cette union est contrindiqué par Dieu.
Burn 24-7 dit également croire que les comportements homosexuels sont offensants pour Dieu.
Avant l’annulation à Québec, des permis d’événement avaient été révoqués à Halifax, par Parcs Canada, ainsi que par les Villes de Charlottetown et de Moncton. L’équipe de M. Feucht a dû chercher d’autres endroits pour tenir ses événements.
Sur sa page Facebook, la Ville de Moncton avait annoncé l’annulation «d’un événement» à son parc Riverain, devant avoir lieu le 24 juillet, sans toutefois nommer l’artiste.
«Après un examen approfondi de la demande, il a été déterminé que l’événement en question n'était pas conforme au Code de conduite dans les installations municipales de Moncton.»
Le code en question précise que la Ville ne tolère pas «la discrimination contre une personne ou un groupe pour des motifs de race, de religion, de langue, de genre, d’origines ethniques ou d’orientation sexuelle.»
La municipalité néo-brunswickoise a également noté que des manifestations étaient prévues. Elle a donc jugé que l’événement représentait «des risques pour la sécurité».
L’événement a été déplacé dans un camp en milieu rural, à quelque 200km de Moncton; un scénario qui se répète sous différentes variantes depuis l’arrivée au Canada du musicien étatsunien.
Disant être sollicité de toute part par les médias canadiens, M. Feucht a publié une déclaration sur ses réseaux sociaux.
«Si je m’étais présenté avec des cheveux mauves et une robe, prétendant être une femme, le gouvernement n’aurait pas dit un mot. Mais professer publiquement des convictions chrétiennes profondes revient à être qualifié d'extrémiste – et de considérer un événement de culte gratuit comme un risque pour la sécurité publique», a-t-il écrit en anglais.
Il y a également indiqué que le mouvement Let Us Worship (qui peut être traduit par «Laissez-nous vénérer»), qui est aussi le titre de la présente tournée de l’artiste, est né en réponse aux politiques de confinement liées à la COVID-19. Selon lui, celles du Canada étaient parmi les plus oppressives au monde.
Notant un «risque très réel d’arrestation», M. Feucht a avisé que son équipe ne baissera pas les bras «face à la persécution religieuse».
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