Relation entre Le Plateau et Montréal: faut-il s'attendre à des changements?

Richard Ryan, ancien conseiller de Projet Montréal qui a travaillé avec les maires Tremblay et Coderre, dénonce un «flou artistique» entourant les promesses de la nouvelle mairesse, Soraya Martinez Ferrada.

Les sept candidats et candidates posent sur l'avenue Mont-Royal piétonne.

Qu’adviendra-t-il de la relation entre le conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, contrôlé par Projet Montréal, et la Ville-centre, maintenant que cette dernière est passée aux mains d’un autre parti, soit Ensemble Montréal?

Le tableau montre le nombre de candidats au conseil de la ville, selon les partis: Ensemble Montréal (34), Projet Montréal (25), Équipe Lasalle (3), Équipe Anjou (2), Équipe St-Léonard (1).
Représentation au conseil municipal de la Ville de Montréal après les élections municipales de 2025. Source: Élections Montréal

Richard Ryan, qui a occupé les postes de conseillers d’arrondissement et de la Ville entre 2009 et 2021, laisse entendre que tout dépend de la personne qui dirige l’hôtel de ville de Montréal. 

«Flou artistique»: que signifie la décentralisation pour Ensemble Montréal?

Il note le «flou artistique» entourant les promesses de Soraya Martinez Ferrada, notamment à cet égard. 

«Ensemble Montréal propose une gouvernance décentralisée, qui redonnera plus de pouvoirs décisionnels et d’agilité aux arrondissements», peut-on lire dans la plateforme du parti de la mairesse élue. Le document indique aussi un désir de renforcement de la «cohésion entre les différents arrondissements», qui serait notamment réalisé par la création d’une Table des maires.  

«En quoi pourrait-elle donner plus de pouvoir? Je me le demande», lance M. Ryan, s'interrogeant sur la solidité de l’engagement face à la «grogne» populaire. «Elle pourrait surprendre».

Respect des compétences locales: les exemples des maires Tremblay et Coderre

Celui qui a été dans l’opposition face à Union Montréal et l’Équipe Denis Coderre pour Montréal (devenu Ensemble Montréal) avant que son propre parti, Projet Montréal, ne prenne le pouvoir en 2017, donne des exemples illustrant les différents styles de gestion des maires Gérald Tremblay et Denis Coderre. 

Le maire Tremblay avait défendu les compétences d’arrondissement face à la firme immobilière Allied, malgré le mécontentement de cette dernière, alors que Le Plateau-Mont-Royal avait imposé un moratoire pour protéger les ateliers d’artistes du Mile End. 

«Malgré les divisions politiques, il respectait beaucoup les règlements de pouvoirs locaux», souligne M. Ryan au sujet de Gérald Tremblay.

Le maire Coderre, quant à lui, avait décidé de redessiner l’aménagement du tronçon de la rue De Brébeuf longeant le parc Sir-Wilfrid-Laurier, de manière à éviter des pertes de places de stationnement. L’administration du Plateau avait planifié troquer celles du côté ouest contre une piste cyclable, mais des plaintes citoyennes avaient poussé l’ancien maire de Montréal à intervenir.

Pour ce qui est de la mairesse sortante, Valérie Plante, issue du même parti que le conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, soit Projet Montréal, M. Ryan affirme qu’elle a respecté les pouvoirs locaux.

«Il y a eu des éléments avec lesquels Valérie n'était pas nécessairement d'accord, en ce qui concerne ce que Le Plateau ou d'autres arrondissements faisaient», note tout de même l’ancien conseiller, se doutant bien que la mairesse devait lancer des appels aux maires d’arrondissements pour discuter de leurs désaccords. 

Quel avenir pour les terrains acquis par la Ville?

Celui qui travaille maintenant comme consultant, spécialisé en matière de logements sociaux et abordables, s’inquiète du sort des terrains que l’administration Plante avait acquis à l’aide de son droit de préemption. 

L’idée était de favoriser des projets résidentiels hors marché, censés atténuer la crise de l’habitation. Plusieurs d’entre eux se trouvent sur le territoire du Plateau-Mont-Royal.

«Est-ce qu[e Soraya Martinez Ferrada] va les revendre au privé[…] pour qu’ils construisent des blocs de condos luxueux?»

Il souligne que ce scénario «ne règle rien dans l’abordabilité.» Il justifie ses dires en notant que les taux d’inoccupation de logements à loyers plus élevés surpassent le point d’équilibre convenu de 3%. 

En décembre, en se basant sur les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement, La Presse soulignait un taux d’inoccupation de 5% pour les logements locatifs montréalais dont les loyers étaient d’au moins 1675$.

Avant d’être élue, Mme Martinez Ferrada a annoncé vouloir construire du logement social et abordable «rapidement», mais «différemment» que Projet Montréal. Elle a, entre autres, dit souhaiter utiliser les terrains acquis par l'administration Plante pour ce faire.

«Le flou artistique fait qu’elle pourrait faire à peu près n’importe quoi, puis on ne pourrait pas dire qu’elle ne remplit pas ses promesses», avise Richard Ryan.

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