Ancienne école Luke Callaghan: projet de logements abordables et hub social
Une offre d’achat pour le bâtiment centenaire de la rue Clark, dans le Mile End, a été signée par la Société de développement Angus.
Cet organisme du Plateau-Mont-Royal n’offre pas que de la nourriture aux personnes en perte d’autonomie; il offre également des rencontres et de l'entraide.
C’est sous un ciel incertain que le Santropol Roulant a fêté ses 30 ans d’existence, jeudi.
La pluie a poussé l’organisme à annuler un défilé qui devait passer devant ses anciens locaux, mais nourriture, danse et musique étaient au rendez-vous dans la bâtisse de la rue Roy.
Les éclaircies ont tout de même permis aux fêtards désirant prendre un peu d’air d’explorer les jardins installés sur les toits de Santropol Roulant pendant que la Fanfare d’occasion s’offrait en spectacle à l’intérieur. En plus d’une chasse au trésor et de tours de magie, les enfants avaient accès à des jeux et à un kiosque de maquillage. – photos : Devin Ashton-Beaucage
Les approches de l’organisme qui lutte contre l’insécurité alimentaire ont évolué au fil du temps, a expliqué son directeur général, Pier Liné.
«Ça a commencé modestement avec des sandwichs livrés à domicile. Ce service a été maintenu à travers les 30 ans. Il a grandi et s'est développé», a-t-il indiqué, notant que le Santropol Roulant fait maintenant pousser ses propres aliments, offre des ateliers d’agriculture urbaine et de cuisine.
En plus de la popote roulante qui se déplace dans plusieurs secteurs centraux de Montréal, le Roulant propose aujourd’hui une soupe populaire, les vendredis après-midis, dans le contexte du marché fermier qu’il organise et offre des repas congelés à d’autres organismes avec lesquels il collabore.
«On essaie de proposer des solutions alimentaires qui soient innovantes», a indiqué M. Liné, notant que Santropol Roulant est non seulement un service d’urgence de première ligne, mais qu’il en est aussi un de prévention.
Aujourd’hui, l’organisme du sud-ouest du Plateau peut compter sur quelque 2000 bénévoles et est soutenu par une équipe permanente de 25 employés.
«Initialement, c’était une vingtaine d’emplois stagiaires qui faisaient rouler Santropol Roulant», a raconté le directeur général.
Cela dit, la demande ayant grandi, M. Liné a noté que la popote roulante n’est livrée qu’aux personnes en perte d’autonomie alimentaire, sans réseau d’entraide et avec des revenus modestes.
«C’est un organisme qui donne beaucoup à la communauté de plusieurs façons différentes. Ce n’est pas juste de cuisiner et de donner des repas. C’est aussi les gens qui sont impliqués : des enfants, des ados. C’est intergénérationnel. C’est interculturel», a souligné Monika Majewski
«La population est mélangée de toutes les manières possibles, ici, dans tous les meilleurs sens.»
«Il y a des gens dans la rue qui participent au programme, d’autres qui ont des problèmes de santé mentale ou qui sont dans des programmes de rétablissement ou de transition.»
Mme Majewski est l’une des centaines de bénévoles du Santropol Roulant. Elle a décidé de prêter main-forte à l’organisme pendant la pandémie de COVID-19, en 2021.
«Je me sentais très seule. J’étais déprimée. Alors, je me suis dit “si ma vie est difficile en ce moment, au moins, je pourrais faire quelque chose de bien pour les autres.”»
Elle a donc notamment donné un coup de main à la cuisine, à confectionner des repas.
«J’adore ça! Parce que la nourriture, c’est une façon de montrer aux gens que tu les aimes, qu’ils ont de la valeur pour toi», a-t-elle expliqué.
Sans équivoque, elle a affirmé que l’expérience a également été bénéfique pour elle.
«J’ai dévéloppé beaucoup d’amitiés avec d’autres bénévoles et des membres de l’équipe, ici, à Santropol. J’ai développé un sentiment d’appartenance à la communauté et que je peux être utile et appréciée. Donc, j’ai trouvé beaucoup plus que ce que j’aurais pu m’imaginer.»
Shloime Perel et sa femme reçoivent des repas cinq jours par semaine, et ce, depuis trois ans. M. Perel a dit être heureux du service, notant que Santropol Roulant peut accommoder son régime végétalien.
«La chose la plus importante, selon moi, est qu’ils considèrent que l’on fait partie de la communauté», a-t-il souligné, disant pouvoir voter pour les membres du conseil d’administration et lors des assemblées annuelles.
«Ce sont des gens merveilleux!», s’est exclamée Hannah Tabachnick à l’approche de l’auteur de ces lignes.
«Ils font un spaghetti bolognaise que je pourrais manger pour le déjeuner, le dîner et le souper, sept jours par semaine. C’est merveilleux!»
«Je suis constamment émerveillé par ce qu’ils réussissent à faire avec ce qu’ils ont. C’est incroyable!», a lancé son compagnon, Walter Perry. Il dit toutefois s’ennuyer des salades du Roulant.
«Je pense que l’année dernière, ils ont eu une vraiment bonne récolte. Peut-être qu’il est encore trop tôt, mais elles étaient simplement incroyables!»
Les deux ont des handicaps qui compliquent la tâche d'aller chercher de la nourriture et reçoivent une pension limitée.
«Nous sommes très reconnaissants», a déclaré M. Perry au sujet du coup de pouce que leur offre Santropol Roulant.
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