Un placottoir près d'Iconoglace Mile End fait débat

Malgré sa popularité, la succursale de la crèmerie Iconoglace du Mile End ne fait pas que des heureux. 

Des voisins du populaire commerce, situé à l’intersection de l’avenue Laurier Ouest et de la rue Clark, se plaignent du bruit que génèrent les clients. Un des principaux problèmes soulignés est l’installation en 2024 d’un placottoir sur la rue Clark.

«On trouve ça dérangeant depuis deux ans. C’est un placottoir qui n’a pas de règlement. Donc, c’est ouvert 24h sur 24h», a indiqué Khosro Berahmanbi, un voisin du commerce devant le conseil d’arrondissement, au début du mois de septembre. Il était venu accompagné d’autres membres de la coopérative d’habitation de Mercier, située sur la rue Clark, en face du placottoir.

Notant que sa coopérative héberge des enfants, dont le sommeil peut être dérangé par les bruits nocturnes, il a tout de même précisé que les résidents sont heureux que la crèmerie soit dans le secteur. 

«Le seul engagement qu’on vous demande serait de déplacer ce placottoir de la rue Clark vers l’avenue Laurier, qui est une rue commerciale», a demandé M. Berahmanbi aux élus locaux, notant que des clients ont tendance à s’installer sur les marches des voisins et y laisser des déchets lorsque le placottoir est plein.

Son intervention en suivait une similaire d’Étienne Desjardins, un autre résident de la même coopérative d’habitation, qui s’était exprimé devant le conseil d’arrondissement en juin. Il avait alors aussi identifié les camions de livraison comme source de «vacarme épouvantable» et avait affirmé que la disposition des immeubles sur la rue Clark amplifie le bruit.

Le placottoir restera en place cette année

La conseillère d’arrondissement du Mile End, Marie Sterlin, a répondu que le placottoir ne changerait pas de place cette année. Elle a toutefois indiqué que des pancartes incitant les clients à faire moins de bruit avaient été installées depuis le mois de juin 2025 et que des ajustements avaient été apportés aux méthodes de livraison. 

Notant que la propriétaire d’Iconoglace «est tout à fait ouverte à chercher des pistes de solutions», elle a invité les parties concernées à se lancer dans un processus de médiation. 

D’ailleurs, après la séance ordinaire du conseil d’arrondissement du 2 septembre, Iconoglace a pris l’habitude de recouvrir le placottoir de bâches de plastique après sa fermeture, afin d’éviter que des passants s’y installent pendant la nuit.

«Nous avons ajouté des panneaux afin de demander aux gens de ne pas parler fort, surtout le soir. Aussi, nous fermons à 22h plutôt que 23h», ajoute la propriétaire, Anabelle Berkani. 

Malgré une demande de retrait du placottoir, l’arrondissement a confirmé que celui-ci resterait en place cette année. 

«Comme le placottoir est installé, on essaie de s’assurer de réduire les nuisances pour cet été, pour nous laisser le temps d’évaluer la bonne option pour l’année prochaine», a expliqué le maire d’arrondissement, Luc Rabouin.

Une structure conçue pour la rue Clark

Du côté de la Société de développement commercial (SDC) Laurier Ouest, on estime que le placottoir ne changera pas de lieu l’année prochaine, puisqu’il a été conçu pour l’espace du trottoir de la rue Clark. 

Louis Philippe Ignatieff, assistant au directeur général de la SDC, précise toutefois que la structure, qui est la propriété d’Iconoglace, devait initialement être installée sur l’avenue Laurier.

«Des enjeux d'accessibilité avec un résident en situation de handicap ont poussé le placottoir sur Clark», explique-t-il. 

Dans la foulée des plaintes du voisinage, M. Ignatieff avise également que le placottoir n’accueillera plus de spectacles pendant les événements culturels de la SDC Laurier Ouest, l’été prochain.