Une ferme urbaine est sur le point de naître sur l’avenue du Parc

C’est dans l'immeuble d'un ancien restaurant du Mile End que ce projet, qui intègre production végétale et poissons en élevage, prend forme.

Les deux hommes posent devant les équipements de la ferme qui accueilleront les végétaux.
Le président et fondateur d'Agriculture du Coin, Daniel Feinglos, et le directeur des opérations, Philippe Réaud. – photo : Devin Ashton-Beaucage
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Agriculture du Coin lancera une ferme aquaponique sur l’avenue du Parc, lundi. On fera notamment pousser de la laitue, des fleurs comestibles, des micropousses et des fines herbes dans l’immeuble où se trouvait autrefois le restaurant Banc Public. 

«Ça fait à peu près deux ans qu’on travaille sur le bâtiment. Il a été complètement rénové, contre vents et marées, pour accueillir une ferme urbaine innovante», note le directeur des opérations d’Agriculture du Coin, Philippe Réaud.

«Les lumières vont remplacer le soleil, les ventilateurs vont remplacer le vent et tout ce qui est substrats et nutriments va remplacer le sol», explique-t-il.

Des truites arc-en-ciel s’ajouteront à la production végétale en janvier et contribueront à alimenter les plantes.

«Les déchets des truites arc-en-ciel, transformés par les bactéries, vont amener les nutriments nécessaires aux plantes pour pousser».

L’espace fermier viendra s’ajouter à la boutique d’Agriculture du Coin, qui vend des produits liés à l’agriculture urbaine depuis tout près de deux ans. 

Vu de la mezzanine des installations du rez-de-chaussée.
Vue des installations du rez-de-chaussée de la ferme urbaine d'Agriculture du Coin. Alors que des végétaux pousseront sur les étagères à gauche, des poissons prendront place dans les bassin à droite. – photo : Devin Ashton-Beaucage

«Renforcer la résilience urbaine»

«La mission [d’Agriculture du Coin] c’est de renforcer la résilience urbaine», explique M. Réaud.

Ladite mission a été réfléchie en trois axes, soit l’éducation, la production et la consommation.

La ferme aquaponique, qui entrera réellement en fonction une semaine après l’événement de lancement, répondra au second. Une dérogation de l’arrondissement sera toutefois nécessaire pour permettre un usage industriel sur les lieux.

Rappelant les étagères vidées des épiceries à l’époque de la pandémie de COVID-19, le président et fondateur, Daniel Feinglos, indique que l’idée d’Agriculture du Coin a été motivée par des «menaces à la sécurité de la chaîne d’approvisionnement des aliments».

«Nous vivons actuellement dans un monde avec plein de risques environnementaux, amplifiés par les changements climatiques, et des disruptions géopolitiques», explique-t-il. «La façon dont nous pouvons réduire les risques, c’est simplement de réduire la longueur des chaînes d’approvisionnement à zéro.»

la boutique sur Laurier
La boutique d'Agriculture du Coin sur l'avenue Laurier. – photo : Devin Ashton-Beaucage

«Montrer aux Montréalais ce qui est possible»

La boutique d’Agriculture du Coin, située au 235, avenue Laurier O., répond déjà aux objectifs du premier axe, avec ses livres portant sur l’agriculture urbaine et l’équipement vendu permettant d’augmenter son niveau d’autonomie alimentaire. 

«On donne aussi des ateliers sur comment faire son kombucha, sur la mycologie et tout un tas de choses», note Philippe Réaud. 

Daniel Feinglos souligne toutefois que la ferme, qui pourra être observée par les passants de l’avenue du Parc, jouera également un rôle éducatif. 

«Tout le monde pourra voir toute cette activité, toute cette culture, et aura aussi la possibilité de l’intégrer dans sa vie», illustre-t-il, rappelant la possibilité qu’offre son entreprise d’acheter des produits domestiques. «L’idée, c’est vraiment de montrer aux Montréalais ce qui est possible».

 Il souhaite d’ailleurs faire déménager la boutique d’Agriculture du Coin afin qu’elle devienne la voisine immédiate de la ferme aquaponique. Elle reprendrait donc l’immeuble où se trouvait autrefois le Bar Exxxotica. Des travaux majeurs pour réparer les dommages causés par un incendie seront toutefois nécessaires.

Vue des façades des trois bâtiments de l'avenue du Parc qui sont intégrés au projet.
Alors que les touches finales sont apportées à la ferme, qui sera située dans l'immeuble immédiatement au nord du restaurant Chez Greenberg, M. Feinglos envisage un déménagement de sa boutique dans le bâtiment brûlé où se trouvait autrefois le Bar Exxxotica (à gauche). – photo : Devin Ashton-Beaucage

Déguster les aliments du voisin

Pour ce qui est du volet consommation, l’entreprise a développé un partenariat avec le restaurant Chez Greenberg, soit l’autre voisin immédiat de la ferme aquaponique, qui utilisera les aliments cultivés dans ses plats. 

M. Feinglos indique que ce sera l’occasion de découvrir les produits de son entreprise dans «un espace très familier, amical et accueillant», qui fera contraste avec l’aspect insolite de la ferme.

Il souligne également l’expertise du restaurateur dans la préparation du poisson fumé. «L’idée d’avoir du saumon fumé sur un bagel, c’est extrêmement montréalais.»

Les aliments seront également vendus à la boutique d’Agriculture du Coin.

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