ContenantÉco: un programme zéro déchet qui ne s’est pas encore enraciné

19 000 contenants réutilisables ont circulé à Montréal dans le cadre d’un projet pilote pour réduire les déchets créés par les emballages à usage unique.

Main tenant un contenant réutilisable Cano avec l'avenue du Mont-Royal en arrière-plan.
Cano est l'un des quatre fournisseurs ayant participé au projet pilote, avec La Tasse | La Boîte, Retournzy et Bopaq. (photo : Solène Broisin)

Entre 2022 et 2024, plus d’une centaine de commerçants ont testé un programme de contenants réutilisables, que leurs clients pouvaient rapporter à différents endroits.

Mais qu’est-il arrivé à ce programme visant à réduire les emballages à usage unique, et donc la présence de plastique dans l’environnement?

Le programme ContenantÉco avait été lancé en septembre 2022, alors que la Ville de Montréal avait déjà fait connaître son intention d'interdire la distribution de plusieurs types d’objets de plastique à usage unique sur son territoire dès mars 2023. 

«On s’est dit “Comment peut-on travailler en amont de ce projet et être déjà en mode solution auprès des commerces de proximité, et surtout des comptoirs alimentaires qui sont les premiers impactés?”», raconte le directeur général de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), Sébastien Ridoin.

Un projet pilote qui a commencé sur les rues commerciales du Plateau

Au total, 114 commerçants ont testé quatre systèmes de contenants réutilisables.

Les premiers d’entre eux étaient concentrés sur Le Plateau-Mont-Royal, plus précisément sur la rue Saint-Denis, les avenues Laurier Ouest et Mont-Royal ainsi que sur le boulevard Saint-Laurent. 

Le projet pilote a ensuite pris de l’expansion et a été adopté par un total de douze sociétés de développement commercial représentant différentes artères de Montréal en plus d’être intégré dans le contexte de six événements extérieurs ponctuels. 

En mars 2024, la Ville de Montréal indiquait que 92% des commerces qu’elle avait inspectés s’étaient conformés à son règlement en optant «pour des contenants et de la vaisselle plus écologiques.»

Une adoption timide des contenants réutilisables

L’ASDCM a publié un rapport d’étude sur le projet pilote. Il y est indiqué que plus de 19 000 contenants réutilisables avaient circulé entre les mois de novembre 2022 et juin 2024.

Cela dit, il précise également que neuf commerces parmi les 75 ayant une adresse fixe ont été responsables des deux tiers de la réduction de plastiques à usage unique.

D’autre part, l’adoption des consommateurs a été plus facile dans des secteurs où la population a tendance à être plus soucieuse de la protection de l’environnement.

Les consommateurs ont toutefois dû se faire présenter l’option du contenant réutilisable jusqu’à six fois avant d’adopter le système. Plusieurs commerçants ont perçu l’hésitation comme signe de désintérêt et, avec le roulement de personnel qu’ils ont pu connaître en conséquence de la pénurie de main-d'œuvre, certains ont délaissé l’initiative. 

Un sac de déchets repose aux côté d'une poubelle de la rue Saint-Viateur, alors que deux femmes marches sur le trottoir un peu plus loin, dépassant des vélos stationnés près d'un arbre.
Les poubelles se remplissent rapidement sur la rue Saint-Viateur où se trouve de nombreux restaurants et cafés (7 juin 2022).

«On sentait que, malgré le fait qu’il y ait une contrainte légale, qu’on ait des commerces qui soient mobilisés et prêts à tester les solutions, on avait des consommateurs qui n’étaient pas nécessairement encore prêts à les utiliser», résume Sébastien Ridoin. 

«Globalement, il y a quand même eu des emprunts, mais on s’imaginait des quantités beaucoup plus importantes».

Un second souffle pour ce programme de réduction des déchets?

M. Ridoin conclut tout de même que le projet pilote pourrait donner lieu à une version améliorée du programme à l’avenir. 

Cela dit, le financement de ContenantÉco arrivait à échéance en mars 2024. Les commerçants ont ensuite pu maintenir l’usage de contenants réutilisables, mais à leurs frais. M. Ridoin souhaite qu’ils puissent profiter d’accompagnement renouvelé. 

«C’est sûr qu’il y a un risque que la synergie qui avait été créée pendant les deux dernières années s’achève et que l’on reparte un peu à zéro», avise-t-il.

Il espère donc pouvoir donner un second souffle à l’initiative, mais en prenant soin d’interpeller davantage les consommateurs. Il note d’ailleurs que les six événements ponctuels extérieurs, qui à eux seuls ont généré près de la moitié de la circulation de contenants réutilisables du projet, ont aidé à le faire connaître. 

Alors que des systèmes différents avaient été proposés par quatre fournisseurs (Cano, La Tasse | La Boîte, Retournzy et Bopaq) entre 2022 et 2024, le directeur général de l’ASDCM considère qu’il faudra uniformiser le tout et miser sur la clarté afin d’assurer une plus grande adhésion.

Le rapport d’étude de l’organisme recommande d’ailleurs l’usage d’un même logo et la mise en place d’un plus grand nombre de points de retour à la disposition des clients.

Génial ! Vous vous êtes inscrit avec succès.

Bienvenue de retour ! Vous vous êtes connecté avec succès.

Vous êtes maintenant abonné à Mon Plateau.

Succès ! Vérifiez votre e-mail pour obtenir le lien magique de connexion.

Succès ! Vos informations de facturation ont été mises à jour.

Votre facturation n'a pas été mise à jour.