Délais des travaux à l’école Laurier : le conseil d’établissement toujours en quête de réponses
Le conseil d'établissement de l’école dénonce un manque de transparence du CSSDM alors que les retards s’accumulent depuis 2024.
Le conseil d'établissement de l’école dénonce un manque de transparence du CSSDM alors que les retards s’accumulent depuis 2024.
David Quirion n’est pas satisfait. De sa perspective, le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) n’a pas su répondre adéquatement à sa demande de «fournir une communication claire, régulière et transparente» au sujet du chantier de l’école primaire Laurier.
«Pourquoi on est rendu là, après trois ans de travaux?», demande le président du conseil d’établissement de l’école Laurier d’un ton désespéré.
Les élèves, délocalisés depuis 2022, doivent se rendre jusque dans le quartier Villeray pour suivre leurs cours, en attendant que les travaux sur le bâtiment du 505, avenue Laurier E. se terminent.
Il faut savoir que ces derniers étaient censés arriver à terme à l’été 2024. Or, l’échéancier n’a pas pu être respecté.
De plus, le 8 mai dernier, les parents apprenaient que le bâtiment principal ne serait pas non plus en mesure d’accueillir leurs enfants à la rentrée 2025-2026.
M. Quirion avait alors demandé au CSSDM de «sauver le lien de confiance» avec le conseil d’établissement de l’école Laurier, qu’il préside.
Dans sa lettre, il avait également sommé le centre de services scolaire d’organiser une assemblée générale où les parents pourraient être informés de l’avancement des travaux et de leur échéancier. Il demandait également qu’ils puissent poser leurs questions à l’ensemble des acteurs impliqués dans le chantier ainsi que de se faire présenter un «plan d’action pour un retour à l’école de quartier».
Le 30 mai, Stéphane Chaput, directeur général adjoint du CSSDM, a répondu qu’il n’était pas possible d’organiser une rencontre avec les professionnels externes et les entrepreneurs.
«Nous avons toujours transmis de façon transparente toutes les informations que nous étions en mesure de partager au conseil d’établissement et à la communauté scolaire de l’école Laurier, et ce, depuis le début du projet», a-t-il soutenu.
«En temps opportun, lorsque nous aurons un échéancier plus clair concernant la date de retour à votre école, les représentants du CSSDM pourront organiser une rencontre», a-t-il toutefois ajouté, rappelant aussi les quatorze mises à jour fournies depuis décembre 2022.
David Quirion se montre tout de même insatisfait de ces dernières.
«Il n’y a rien. Il n’y a pas de viande! On ne sait juste pas ce qui se passe», explique le président du conseil d’établissement. Il se demande si des suivis sont faits par le CSSDM sur le chantier et si Construction Gamarco est le «bon contracteur» pour mener les travaux.
«Ce qui me dérange, c’est le manque de transparence», résume-t-il.
Évoquant des «considérations juridiques», M. Chaput a également affirmé ne pas être en mesure de fournir plus d’informations à M. Quirion.
En octobre 2024, le CSSDM avait justifié le retard des travaux en énumérant certains imprévus, dont un dégât d’eau majeur. Aujourd’hui, David Quirion dit avoir des raisons de douter de la véracité du dégât d’eau.
Il se demande également si de potentielles démarches judiciaires causeraient des retards supplémentaires.
Mon Plateau a cherché à savoir s’il y avait litige entourant les travaux au 505, avenue Laurier E.
«Nous ne pouvons discuter du chantier sur la place publique, au-delà des informations déjà communiquées», a répondu le responsable des relations de presse du CSSDM, Alain Perron, évoquant des «obligations contractuelles».
Le Système électronique d’appel d’offres du gouvernement du Québec indique toutefois que le CSSDM a conclu un contrat d’une valeur de 90 000$, en lien avec l’école Laurier, pour des services professionnels d’expert sur les retards. Le seul soumissionnaire est la société Revay, spécialisée en résolution de conflits liés à des projets de construction.
«C’est un peu de la langue de bois. C’est anxiogène», déplore David Quirion au sujet des communications du CSSDM.
«On peut comprendre qu'il y a eu des litiges dans le passé, mais il n'y a rien qui empêche le CSSDM de nous donner les échéanciers», souligne-t-il.
«Je ne veux pas savoir ce qui s’est passé dans le passé. Je veux savoir ce qui est planifié.»
Il avise qu’il enverra de nouveau une lettre demandant officiellement au CSSDM de clarifier la situation des travaux en précisant leurs échéanciers et en donnant une date de retour de l’école au 505, avenue Laurier E., dès que possible.
Le président du conseil d’établissement ajoute que l’équipe de la députée provinciale de Mercier, Ruba Ghazal, a prévu une rencontre avec le CSSDM cette semaine. Le dossier de l’école Laurier est censé y être discuté.
«Juste pour ajouter de l’huile sur le feu, le CSSDM nous a annoncé qu’il allait couper le poste de directeur adjoint et certains autres services,» dit M. Quirion.
Dans une autre lettre, il demande au CSSDM de reconsidérer cette suppression, de tenir compte des impacts de la délocalisation de l’école et de fournir des explications détaillées quant à la décision d’éliminer le poste.
En plus du poste de direction adjointe, David Quirion note la perte de personnel enseignant et la réduction des services de psychoéducation, d’orthophonie et d’orthopédagogie.
«On a eu une belle grosse perte de population scolaire», explique-t-il en liant cette situation à la délocalisation de l’école.
Le nombre d’élèves inscrits à l’école Laurier est passé de 494, lors de l’année scolaire 2021-2022, avant la délocalisation, à 350, cette année, soit une perte de 144 élèves.
«La limite minimale du nombre d'élèves n'est pas atteinte et la direction générale a choisi de ne pas reconduire l’adjoint, explique Alain Perron du côté du CSSDM. Si le nombre d’élèves augmente, le poste d’adjoint pourrait revenir.»
Plus largement, le CSSDM dit observer une baisse générale du nombre d’élèves dans Le Plateau, mais s’attend à ce que la population de l’école Laurier demeure stable à la rentrée 2025-2026.
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