Ensemble Montréal veut prioriser les besoins de base dans Jeanne-Mance
Lucilia Santos et Sébastien Joannette estiment pouvoir mieux gérer l’arrondissement que Projet Montréal qui a été au pouvoir pendant seize ans.
Lucilia Santos et Sébastien Joannette estiment pouvoir mieux gérer l’arrondissement que Projet Montréal qui a été au pouvoir pendant seize ans.
«Il y a plein de gens qui ne se sentent pas écoutés», lance l’aspirante conseillère de la Ville, Lucilia Santos, au sujet de Projet Montréal. Elle accuse le parti de créer des clivages au sein de la population.
De son côté, Sébastien Joannette se montre frustré qu’Ensemble Montréal puisse se faire étiqueter de parti anti-vélo ou de droite.
«La campagne n’est pas propre», lance le candidat au poste de conseiller d’arrondissement qui est lui-même cycliste.

Faisant écho au candidat à la mairie du Plateau d’Ensemble Montréal, Jean Beaudoin, les deux candidats disent vouloir mieux coordonner et penser les différents types de déplacements, sans exclure les personnes âgées ainsi que les services d’urgence et de livraisons.
Lucilia Santos est arrivée dans le district Jeanne-Mance en 1981, avec sa famille qui avait quitté le Portugal. Ces derniers se sont toutefois faits rénovincer et elle réside aujourd'hui dans le district De Lorimier.
Avocate spécialisée en droit de la famille et impliquée au sein de la communauté lusophone, elle dit se présenter au poste de conseillère de la Ville pour passer à l'action au lieu de se plaindre.
Président d’une coopérative d’habitation dans laquelle il élève ses trois enfants, Sébastien Joannette dit avoir accepté de devenir candidat parce qu’il perçoit «une très grande lacune au niveau de la coordination» au niveau municipal.
Bien qu’il réside dans le district Mile-End, il estime que son apport serait «beaucoup plus pertinent dans Milton-Parc» puisqu’il a de l’expérience en coordination de services aux femmes en situation d’itinérance et en logements sociaux.

Les deux candidats affirment que des dossiers traînent depuis des années, dont ceux de la Cité-des-Hospitalières qui est en transition depuis 2017, du réaménagement de l’avenue du Parc et de la démolition d’un bâtiment dangereux sur la même artère.
Mme Santos se montre particulièrement découragée face aux bâtiments délaissés et entourés de clôtures au coin des rues Marie-Anne et Saint-Dominique.
En janvier 2024, Montréal s’était servi de son droit de préemption pour acquérir trois lots pour 9,1 millions $, dans le but d’y construire des logements sociaux. La somme correspond à environ le triple des valeurs foncières.
La candidate d’Ensemble Montréal se montre irritée par l’absence d’activité depuis. Cependant, Alex Norris, à qui elle tentera de ravir le poste, a récemment annoncé que les structures seraient bientôt démolies.
En ce qui concerne la réhabilitation de l’ancien site de l’Institut des Sourdes-Muettes, Sébastien Joannette dénonce l’ajout d’une tour d’habitation de 25 étages. Il estime que la population aurait dû être davantage écoutée.

Remettant en question la part imposante (38,6%) des 64 millions $ du budget 2025 de l’arrondissement qu'occupent les parcs, les loisirs et la culture, Lucilia Santos dénonce une «explosion de dépenses du Plateau».
Réunies, les sommes allouées au déneigement, à la gestion des déchets, à la santé et à la sécurité publique représentent 10,4% du même budget.
«On voit que la base n’est plus assumée et assurée», avance-t-elle, disant vouloir trouver un meilleur équilibre.


Lucilia Santos remet notamment en question les choix de l'administration de Projet Montréal d'investir dans le nouveau terrain de soccer du parc Sir-Wilfrid-Laurier et celui de basketball dans le Mile End.
Elle souligne également que la population aînée, qui est appelée à croître, a tendance à être ignorée quand vient le temps de penser aux aménagements publics.
«Ils veulent avoir leur mot à dire», affirme M Santos, qui aimerait mettre sur pied un conseil des aînés dans Le Plateau.
«Il faut stopper l'hémorragie parce qu'on se dirige vers un mur important», lance Sébastien Joannette au sujet de la gestion de la crise de l’itinérance. Il accuse la Ville de «balayer» le problème dans la cour de Québec.
Ancien coordonnateur au soutien aux femmes sans domicile fixe au sein de l’organisme Chez Doris, il aimerait voir une meilleure coordination des différents acteurs impliqués dans la lutte à l’itinérance.
«Moi, dans la vie, je structure des environnements», précise celui qui travaille aujourd’hui pour CGI et coordonne les besoins d’une dizaine de bâtiments à travers la province. «Je m’arrange pour que tout le monde arrive à se parler.»
Ensemble Montréal souhaite faire passer le budget alloué aux organismes d’accompagnement et de soutien aux personnes en situation d’itinérance de 10 millions $ à 30 millions $ par année.
Faisant échos à de nombreuses plaintes de résidents de Milton-Parc, Sébastien Joannette voudrait également aider l’organisme La porte ouverte à quitter le sous-sol de l’église Notre-Dame-de-la-Salette, sur l’avenue du Parc.
Constatant les nombreuses coopératives d’habitation et la population vieillissante dans Milton-Parc, M. Joannette voudrait «favoriser un mouvement rotatif» des résidents, qui permettrait de leur offrir des logements mieux adaptés à leurs besoins.
Il aimerait d’ailleurs mettre sur pied une coopérative d’habitation spécialement conçue pour accueillir les aînés.
L’aspirant conseiller d’arrondissement voudrait également donner un coup de pouce à l’entretien des bâtiments et ajuster leur taux de taxation, de manière à les différencier d’habitations profitables.
Rejoignez plus de 4000 voisin·es bien informé·es!