Mairie du Plateau: Maggie Bolduc veut sauver le charme du Plateau
La candidate qui se présente pour Transition Montréal liste le logement, les commerces de proximité et la cohabitation parmi ses priorités pour l’arrondissement.
Après s’être proposé comme conseillère d’arrondissement du Mile-End avec Mouvement Montréal, en 2021, Maggie Bolduc vise maintenant la mairie du Plateau-Mont-Royal au sein de l’équipe de Transition Montréal.
Lors des élections municipales du 2 novembre prochain, elle se mesurera donc à Cathy Wong et Jean Beaudoin, respectivement de Projet Montréal et d’Ensemble Montréal. Il s’agit des deux seuls autres candidats à briguer ce poste.
Selon Mme Bolduc, les fonctions auxquelles elle souhaite accéder aujourd’hui seraient plus utiles pour réaliser ses ambitions pour l’arrondissement, notamment en ce qui concerne sa priorité, le logement.
«J’aimerais vraiment aller mettre de la pression à Québec, avec le maire de Montréal, pour faire augmenter les budgets. Je me voyais plus faire ça pour Le Plateau en tant que mairesse», explique-t-elle.
«Mon cœur bat à gauche»
Originaire de Lennoxville, dans les Cantons-de-l’Est, Maggie Bolduc est arrivée dans le Mile End en 2016, alors qu’elle entamait des études en science politique et histoire, à McGill, qui seraient suivies par un passage à Concordia axé sur l’administration publique.
«Je suis vraiment tombée sous le charme du quartier», raconte-t-elle.
Cela dit, le prix des loyers et la qualité des logements l’avaient marquée, même à l’époque.
«Ça a réveillé l’intérêt en moi pour la politique.»
C’est après avoir travaillé pour C.A.R.E. jeunesse, un organisme qui vient en aide aux jeunes adultes sans soutien parental, que cet éveil a mené à des implications concrètes.
«Je me suis rendu compte que je suis plus une femme de macro», explique Mme Bolduc. Elle s’est donc retrouvée agente des relations de travail à l’Union des artistes, un emploi qu’elle occupe encore aujourd’hui.
«Pour moi, c’est soit la politique, soit les mouvements syndicaux. Mon cœur bat à gauche. C’est vraiment mon appel», confie l’aspirante mairesse.
Priorité au logement
Pour adoucir la crise du logement, Maggie Bolduc souhaite miser sur la création d’unités gérées par des organismes à but non lucratif ainsi qu’en coopératives d’habitation. Elle s’engage aussi à faire augmenter le nombre d’abris pour personnes en situation d’itinérance.
Elle semblait ainsi répondre au scepticisme qui a pu se manifester quant à l’efficacité de cette mesure et aux conclusions d’un dossier de La Presse publié la semaine dernière, soit moins d’un mois après l’entrée en vigueur des interdictions.
Si elle accède à la mairie du Plateau, Maggie Bolduc étudieras la possibilité de taxer les locaux commerciaux et les logements vacants. – photo : Gaëlle Engelberts
Conserver les commerces locaux et le charme du Plateau
«J’aimerais beaucoup voir comment on pourrait protéger le tissu communautaire et nos petits commerces», avise la candidate. Elle dit s’inquiéter de voir disparaître «le charme qui rend Le Plateau tellement attirant et accessible», sous lequel elle était tombée alors qu’elle y emménageait, il y a neuf ans.
«J’ai vu Saint-Viateur se transformer, nos commerces de proximité fermer, puis beaucoup de chaînes de pizza ouvrir», raconte-t-elle.
Elle souhaite donc venir en aide aux commerçants locaux, dont plusieurs «ont eu des augmentations [de loyer] vraiment extrêmes.»
Elle songe à mettre en place des taxes sur les locaux commerciaux vacants afin de faire diminuer l’enflure de prix. Une mesure semblable pourrait être appliquée dans le secteur résidentiel également.
Mme Bolduc estime que de bonifier les moyens de l'organisme La porte ouverte, qui s'est installé dans le sous-sol de l'église Notre-Dame-de-la-Salette en 2018, atténuera les tensions ressenties dans Milton-Parc. – photo : Devin Ashton-Beaucage
Elle évoque les difficultés de cohabitation dans le quartier Milton-Parc entre des résidents et l’organisme La porte ouverte ainsi que la population qu’elle dessert. Elle croit que l’aide proposée par son parti pourra contribuer à atténuer la situation.
«Un bon investissement, puis plus de gens en prévention sur le plancher pourraient faire baisser les tensions et l’insécurité», soutient-elle, disant ne pas vouloir attendre que l’organisme déménage avant d’agir.
Encore à propos de Milton-Parc, l’équipe de Transition Montréal dans Le Plateau souhaite examiner la possibilité d’installer des bacs à ordures, afin de diminuer les problèmes d’insalubrité dans le quartier.
Pour améliorer la gestion des déchets, Mme Bolduc souligne qu’il faudra également mieux communiquer avec les étudiants qui habitent le secteur.
Mobilité et sécurité routière
Toujours soucieuse d’améliorer la cohabitation, mais cette fois-ci sur la route, Maggie Bolduc dit vouloir miser sur l’éducation.
«Certains accidents que j’ai vus auraient vraiment pu être évités», affirme-t-elle, disant remarquer«beaucoup de tensions entourant les vélos et les voitures».
D’ailleurs, elle souhaite continuer la mise en place d’aménagements séparant ces deux types de véhicules. Son équipe s’assurerait aussi de sécuriser les intersections où le réseau cyclable traverse des artères achalandées, comme le boulevard Saint-Joseph ou l’avenue du Parc.
Diminuer les risques d’accident sur cette dernière est un dossier prioritaire pour Mme Bolduc.
D’autre part, pour apaiser les désagréments liés à la mobilité, elle compte miser sur le réseau de transport en commun, qui sera à «revoir». «À long terme, j’aime beaucoup l’idée du tramway», annonce-t-elle.
Jardins communautaires et toits verts
La candidate à la mairie du Plateau aimerait aussi multiplier les espaces de jardinage communautaires afin que davantage de «citoyens puissent cultiver leur nourriture. Surtout ceux qui n'ont pas accès à des jardins ou qui n'ont pas de balcon.»
Elle dit avoir déjà identifié des terrains contaminés qui appartiennent à la Ville, sur lesquels elle souhaiterait installer des bacs hors terre à cet effet.
Comme son parti souhaite confier davantage de projets à des employés municipaux qu’à des entreprises externes afin de mieux contrôler les budgets et éviter la corruption, Mme Bolduc étudierait la possibilité de recourir à leurs services pour son projet de modification des toits du Plateau.
«Il va falloir y réfléchir, mais ce serait une initiative publique», avise-t-elle.
D’une manière ou d’une autre, elle aimerait voir les nouveaux bâtiments ou ceux fraîchement rénovés soutenir des toits verts. Les plus anciens, moins robustes, seraient équipés de toits blancs, qui viendraient aider à tempérer les écarts thermiques et modérer les besoins en climatisation.
«La chaleur sur Le Plateau, en été, c’est vraiment insupportable.»
Ayant couvert l’actualité au sein de l’équipe de l'Acadie Nouvelle, Devin s'est joint à Mon Plateau en janvier 2025 grâce à l'Initiative de journalisme local (IJL).
Devin Ashton-Beaucage
