Propreté et sécurité: la nouvelle mission du Comité de bon voisinage de Milton-Parc

L’arrondissement du Plateau-Mont-Royal va relancer le Comité de bon voisinage de Milton-Parc avec des objectifs plus précis, deux ans après une première mouture visant à améliorer la cohabitation avec les personnes en situation d'itinérance.

On voit le terrain clôturé du côté sud-est de l'intersection Milton-Parc.
Le rapport du premier Comité de bon voisinage recommande entre autres d'«exproprier le terrain clôturé et le bâtiment vide situés au coin des rues Milton et avenue du Parc afin d'y construire du logement social, tout en s’assurant de tenir compte des besoins des personnes Inuits du secteur». – photo : Gaëlle Engelberts

Les nouveaux membres devront se pencher plus particulièrement sur les moyens pour l’arrondissement d’améliorer la propreté et le sentiment de sécurité dans le secteur. 

«On a réfléchi à ce qu'on ferait pour la suite. Est-ce qu'on continue à faire un comité de bon voisinage? Est-ce qu'on change la forme?», explique Maeva Vilain, conseillère d’arrondissement et présidente de la Commission sur le développement social et la diversité montréalaise.

Parmi les éléments nouveaux, une des sept rencontres annuelles du comité portera sur la propreté et se fera en présence de responsables de ce dossier au niveau de l’arrondissement. 

En matière de sécurité, il y aura également une réunion avec les membres du poste de quartier 38, de l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS) de Montréal ainsi que de la société Makivvik, qui s’occupe des intérêts des Inuits.

Le recrutement est en cours. On cherche à inclure autour de la table des représentants de l’arrondissement, de l’organisme de soutien aux personnes itinérantes La Porte ouverte, du réseau de coopératives du quartier, des commerçants, des Appartements LaCité ainsi que du Groupe Redbourne, qui gère les Galeries du Parc.

«Carte blanche» pour la première mouture

Le premier Comité de bon voisinage de Milton-Parc avait été mis sur pied en réponse à une recommandation tirée d’un rapport de l’Ombudsman de Montréal, publié en 2022. 

«C’était quelque chose de vraiment nouveau», raconte Maeva Vilain, à propos de la conception de cette mouture initiale. «On leur avait un peu donné carte blanche.»

«On s’était vraiment attelé à trouver des résidents qui nous démontreraient la capacité de trouver des solutions constructives pour le quartier [...] On avait aussi recruté des travailleurs sociaux qui travaillaient proches des personnes en situation d'itinérance.»

Maeva Vilain lors de la séance ordinaire du conseil d'arrondissement du 5 mai 2025, à l'école Jeanne-Mance.
«Le travail qu’ils ont fait est super important», souligne la conseillère Vilain au sujet du premier Comité de bon voisinage de Milton-Parc. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Elle précise que l’arrivée de l’organisme La Porte ouverte, qui vient en aide aux personnes itinérantes, sur l’avenue du Parc, suscitait la controverse.

«On ne voulait pas que le Comité de bon voisinage soit uniquement un lieu de discussions houleuses sur ce sujet-là. À l’époque, c’était très chaud.»

«J’ai beaucoup de respect pour la première mouture», souligne la conseillère d’arrondissement au sujet de cette version du comité qui avait un mandat plus large.

«Le travail qu’ils ont fait est super important», insiste-t-elle, soulignant que les membres se sont assis avec le ministre responsable des Services sociaux du Québec, Lionel Carmant.

«C’est majeur!»

Des recommandations pour contrer l’itinérance

Ceux-ci ont d’ailleurs publié un rapport comprenant cinq recommandations pour améliorer le sentiment de sécurité dans Milton-Parc ainsi que le soutien aux personnes itinérantes. 

On recommande notamment de réaménager l’avenue du Parc, de la rue Sherbrooke à l’avenue des Pins, en agrandissant l’espace dédié aux trottoirs et en y ajoutant de la verdure.

Le rapport incite également à transformer le terrain et bâtiment inutilisé à l’intersection de la rue Milton et de l’avenue du Parc, de manière à y construire des logements sociaux. 

De plus, on recommande de mieux répartir les ressources d’hébergement d’urgence à travers la ville et de développer des approches de soutien adapté aux personnes inuites en situation d’itinérance.

Dans une motion de reconnaissance pour le travail accompli par le premier comité, l’arrondissement a indiqué s’engager à répondre aux recommandations mentionnées ci-haut.

Un manque d’action qui a frustré le premier comité

Le Comité de bon voisinage avait toutefois aussi recommandé la mise sur pied d’un autre comité pour faciliter la coordination entre les quatre paliers de gouvernement (arrondissement, ville, province et pays) et mettre en place une approche de «Logement d’abord». 

Les membres incitent les élus à s’inspirer d’approches telles que The Way Home, de la Ville de Houston, qui a choisi de fournir des logements aux personnes en situation d’itinérance et coordonner les différents services pour réduire les autres maux associés à un mode de vie sans toit. 

Martin Coles, un membre de la première mouture du Comité de bon voisinage, note que la mairesse de Houston a été la force motrice derrière l’initiative et se demande si Luc Rabouin serait prêt à en faire autant et créer le comité recommandé s’il accède à la mairie de Montréal.

«Ce qui est payant à long terme est que, si vous transformez le statut de quelqu’un de non logé à logé et que vous vous arrangez pour que l’on s’occupe de leurs problèmes de santé mentale et de toxicomanie, cette personne deviendra un membre productif de la société, avec un emploi et la capacité de payer un loyer et des impôts» illustre-t-il, tout en concédant que ce scénario n’est pas forcément applicable à tous les individus.

Malgré les rencontres qu’il a jugées intéressantes avec des politiciens de différents paliers de gouvernement, M. Coles indique qu’ils n’ont pas voulu s’engager à suivre la recommandation du comité. 

«Ils sont tous compatissants. Il y a eu beaucoup de hochements de tête, mais je pense qu'ils réalisent tous que c'est un énorme problème», relate-t-il.

«Vous présentez le problème et l’on vous répond “c’est complexe”. C’est plus ou moins accepté pour ce qui est de leur type de discours. Une fois que vous avez émis le mot magique “complexe”, vous êtes tirés d’affaire.»

«Je suppose que le point positif est que tous les différents politiciens que nous avons rencontrés semblent être des personnes très authentiques qui sont préoccupées par ce problème», conclut M. Coles.

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