Réaménagement des pistes cyclables des rues Jeanne-Mance et Marie-Anne

Alors que le prolongement de la piste cyclable sur Marie-Anne va de l’avant sans heurts, des résidents du Mile End contestent le déplacement d’une section de la piste cyclable Jeanne-Mance.

L'intersection Marie-Anne/de Brébeuf. Une automobile, faisant face à l'ouest, fait son arrêt, alors qu'un cycliste s'apprête à traverser en sens inverse.
Des cyclistes roulent en sens contraire du trafic sur la rue Marie-Anne avant de traverser la rue de Brébeuf, où débute la bande cyclable menant vers l'est. – photo : Devin Ashton-Beaucage

La gestion de la circulation à vélo sur les rues Jeanne-Mance et Marie-Anne sera réorganisée prochainement. 

Un prolongement du marquage est prévu vers l’ouest sur Marie-Anne, alors que, sur Jeanne-Mance, la voie en sens inverse de la circulation automobile sera déplacée entre les véhicules garés et les trottoirs.

Dans les deux cas, les vélos qui se dirigent dans la même direction que les transports motorisés continueront de partager la voie centrale des rues. De plus, aucune perte de place de stationnement n’est prévue.

Une cycliste emprunte la voie cyclable sur Casgrain vers le sud, alors qu'à sa gauche, des voitures sont garées de manière à faire face au nord.
Sur Jeanne-Mance, la voie cyclable en direction sud sera placée entre les voitures garées et le trottoir, comme c'est le cas sur l'avenue Casgrain (photo). – photo : Devin Ashton-Beaucage

Vague d'opposition contre le réaménagement de la piste cyclable Jeanne-Mance

La nouvelle configuration de la voie cyclable sur Jeanne-Mance, entre les avenues Van Horne et Fairmount, a été repensée après des rencontres portant sur la sécurité des différents usagers de l’artère et de résidents du Mile End

D’ailleurs, un incident en 2024, où une fillette avait été heurtée par une cycliste ne respectant pas les signaux d’arrêt d’un autobus scolaire, avait marqué les esprits.  

Certains résidents s’opposent toutefois au projet actuel. Une pétition, qui a cumulé plus de 235 signatures, demande qu’il soit suspendu et que le voisinage soit consulté afin «qu’une solution plus équilibrée et sécuritaire soit trouvée».

«Si cette configuration peut améliorer la sécurité des cyclistes, elle augmente considérablement les risques pour les piétons, en particulier les jeunes enfants qui devront désormais traverser une bande cyclable pour accéder au trottoir», peut-on lire dans son texte de présentation. 

Julien Deschênes, responsable du soutien aux élus du Plateau-Mont-Royal, note que l’arrondissement est ouvert à discuter de l’efficacité des aménagements, même après leur mise en place. Il estime toutefois que les modifications apporteront plus de clarté et souligne qu’elles ont été conçues en fonction de recommandations d’ingénieurs de mobilité. 

«Ça va être beaucoup plus lisible et prévisible que la situation qu’on avait», soutient-il. 

Selon lui, la nouvelle configuration facilitera la localisation des cyclistes et fera diminuer les conflits d’usage sur la voie centrale ainsi que le nombre de véhicules garés en double file.

L'intersection Jeanne-Mance/Bernard. Une voiture circule sur Jeanne-Mance, dont la voie semble faire plus de trois fois sa largeur.
Tous les types de véhicule sont actuellement appelés à circuler entre les voitures garées dans les secteurs ciblés de la rue Jeanne-Mance, peu importe la direction qu'ils prennent. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Une rencontre portant sur les changements prévus aura lieu dans les prochains jours avec l’arrondissement et des membres de la communauté hassidique du coin.

Le marquage sur Jeanne-Mance est prévu à partir de la semaine du 11 août. 

Marie-Anne, «un chaînon manquant»

Du côté de la rue Marie-Anne, les travaux de marquages débuteront dès la semaine prochaine. Il s’agit d’un engagement électoral, souligne Julien Deschênes. 

La bande cyclable et la chaussée désignée qui se trouvent à l’est de la rue de Brébeuf seront prolongées jusqu’à la rue Berri. Cette modification viendra régulariser la pratique jusqu’ici illégale de cyclistes qui y circulaient à contresens sur une distance traversant quelques coins de rue vers l’est, avant de rejoindre le réseau cyclable. 

«C’est vraiment un chaînon manquant», affirme M. Deschênes. 

Bien que les saillies de trottoir entre les rues Saint-Denis et Rivard empêchent d’en faire officiellement un tronçon de rue à double sens, il estime que les cyclistes roulant quelques mètres à sens inverse, après avoir quitté le REV Saint-Denis pour rejoindre la bande cyclable en direction est sur Marie-Anne, seront tolérés par les agents du SPVM. 

La portion entre les rues Rivard et Berri est déjà à double sens pour tout véhicule.

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