Le Plateau-Mont-Royal: un des pires arrondissements pour les cols bleus?
Des cols bleus ont confronté le maire Luc Rabouin, dénonçant une gestion déshumanisante et un exode des employés expérimentés.
L'arrondissement va tester le retour aux bacs de récupération dès ce printemps.
Des changements à la collecte de récupération ont pris effet dans Le Plateau-Mont-Royal ainsi que l’ensemble de la province depuis le 1er janvier.
Les entreprises productrices d’emballages, de contenants et de papier voué à l’impression sont devenues responsables de la collecte sélective de matériaux à récupérer à travers le Québec. Auparavant, elles ne faisaient que contribuer à un régime de compensation qui aidait à financer la collecte sélective des municipalités.
«Tous les producteurs qui mettent en marché des contenants, des emballages et des imprimés, au Québec, sont tenus de payer un tarif pour financer l'entièreté du système de collecte sélective», explique la cheffe des communications internes et des affaires publiques d’Éco Entreprises Québec, Marie-Claude Rivet.
L’organisme qu’elle représente a été désigné par le gouvernement provincial pour chapeauter les opérations, qui sont plus ou moins appelées à s’uniformiser sur l’ensemble du territoire québécois.
«Ça se fait en partenariat avec l’ensemble des municipalités», souligne Mme Rivet.
«Nous nous chargeons de l'encadrement du système, de sa planification et de son financement. Au quotidien, sur le terrain, les municipalités sont là pour répondre aux besoins des citoyens ou aux questions, le cas échéant.»
Éco Entreprises Québec fournira donc les bacs de récupération, par exemple, mais les municipalités se chargeront de les distribuer. Elles pourront aussi choisir les formats qui conviennent le mieux à la réalité de leurs résidents.
«C’est sûr qu’il ne peut pas y avoir de bacs roulants de 360L dans les étages de plex du Plateau», illustre Mme Rivet en évoquant un modèle qui serait plus facile à ranger sur une propriété de banlieue.
Dans Le Plateau-Mont-Royal, les sacs seront appelés à progressivement laisser leur place aux bacs à partir du printemps. Ces derniers seront distribués secteur par secteur. Bien qu’ils soient aussi fabriqués en plastique, ils pourront être utilisés à répétition, potentiellement pendant des années.
«On ne fera pas l’arrondissement au complet d’un seul coup, parce qu’il faut que l’on commence par voir si ça fonctionne bien en termes de propreté», avait avisé la conseillère de Ville, Marianne Giguère lors d’une séance ordinaire du conseil d’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, le 2 décembre 2024.
Elle avait alors noté que l’arrivée des sacs avait permis d’éviter que les matières destinées à être récupérées ne s’éparpillent pas dans les rues en plus de simplifier la tâche aux employés chargés de transférer le tout dans un camion, lors de la collecte.
«Si ça marche bien et que ça ne se traduit pas par plein de papiers qui traînent dans les rues, ça va avancer. Sinon, on va trouver une façon d’ajuster», avait-elle conclu.
Marie-Claude Rivet souligne également que ces changements ne se feront pas du jour au lendemain.
«C'est sûr que 2025 va être une année de transition, puisqu'il y a une gestion de changement, notamment sur la liste des matières à mettre dans le bac de récupération», avise-t-elle.
Avant le 1er janvier, les matières qui pouvaient être envoyées à la récupération variaient d’une région à l’autre.
«C’était souvent lié directement aux capacités du centre de tri de, soit trier la matière ou bien lui trouver un acheteur», explique Marie-Claude Rivet.
Éco Entreprises Québec est maintenant chargé de ces tâches dans la province en entier. L’organisme dispose donc de plus de moyens pour récupérer les différentes matières. Le fait d’en accumuler davantage rend aussi son offre plus alléchante pour les potentiels acheteurs.
Une papetière pourrait avoir plus d’intérêt à s’associer à Éco Entreprises Québec, qui a vraisemblablement accès à une beaucoup plus grande quantité du type de matière qu’elle souhaite recycler qu’un centre de tri local, par exemple.
Pour l’instant, ce qui peut être placé dans le bac de récupération (où dans les sacs restants) a été classé dans trois catégories, soit les contenants, les emballages et les imprimés.
Les contenants comprennent les bouteilles de verre, les pots associés aux tartinades de déjeuner, comme le beurre d’arachides et les confitures, les pots de yogourt, les boîtes de conserve, les cartons de lait ou de jus ainsi que les contenants de produits ménagers non dangereux.
Les emballages comprennent plusieurs formes de carton, comme des rouleaux de papier de toilette ou des boîtes d'œufs, les sacs de papier, les sacs et les pellicules d’emballage en plastique, les contenants de nourriture pour emporter ainsi que les assiettes et le papier d’aluminium.
La catégorie des imprimés est essentiellement associée au papier sous diverses formes (journaux, cahiers, magazines, catalogues, etc.) et aux enveloppes.
Cela dit, le papier à main, les serviettes de table et les mouchoirs ne peuvent pas être placés dans le bac de récupération. Il en va de même pour le verre plat, les contenants en verre borosilicaté (pyrex), les verres à boire, les ampoules, les miroirs, les jouets, les plastiques biodégradables, de même que le polystyrène qui se défait en billes et qui sert d’emballage de protection.
Les écocentres peuvent prendre en charge plusieurs autres types de produits, comme les pots de peinture, les piles, les produits électroniques et les bombes aérosol.
Une liste de matières acceptées et refusées est accessible ici. Il est également possible de télécharger l’application d’aide au tri Ça va où?, sur le site de Recyc-Québec.