Robert Fradette fait de l’itinérance sa priorité principale dans Jeanne-Mance

Ce candidat indépendant veut rendre le district plus sécuritaire. Il propose, entre autres, de relocaliser l'organisme La porte ouverte (Open Door) hors du quartier Milton-Parc.

Robert Fradette pose dans sa ruelle, située derrière son immeuble de l'avenue du Parc.
Priorisant la relocalisation de La porte ouverte et la propreté, Robert Fradette est en processus de créer un nouveau parti politique. – photo : Devin Ashton-Beaucage

«Le 18 septembre, je ne savais pas que j’allais entrer en politique», note Robert Fradette. Il ne lui restait que deux semaines et quelques heures pour soumettre sa candidature au poste de conseiller de la Ville du district Jeanne-Mance. 

«Le 19 septembre, j'ai appris qu'une voisine, résidente de ma coop, s'était fait agresser vers 20h. Elle s'est fait voler son téléphone. Elle s'est fait frapper. Elle a hurlé à l'aide, mais les gens ici sont tellement habitués d'entendre hurler jour et nuit que personne n'a réagi», raconte M. Fradette.

C’est l’absence de réaction du gardien de sécurité de l’organisme de soutien aux personnes itinérantes La porte ouverte, située du côté opposé de l’avenue du Parc, qui l’a poussé à vouloir se présenter comme indépendant. 

M. Fradette dit être en contact avec La porte ouverte, qui aurait pris note de l’incident. 

Il espère se faire élire afin d’influencer les prises de décisions, mais aussi pour collaborer. «Je suis prêt à travailler avec tout le monde, pourvu que ce soit de bonnes idées.»

Au-delà de sa propre candidature, Robert Fradette et quelques autres individus ont mis sur pied Citoyens en action, qu’ils souhaitent éventuellement faire reconnaître comme parti. Il est le seul candidat y étant associé à se présenter dans le contexte de la présente campagne électorale. 

Un plan de sortie pour La porte ouverte

L'une des priorités de l'aspirant élu est d’aider La porte ouverte à se relocaliser. Pour ce faire, il étudie les options du côté des édifices vacants de la Ville et est ouvert à l'idée que le nouveau site soit situé ailleurs dans l’arrondissement, mais pas dans Milton-Parc. 

«On a beaucoup donné. Les résidents du quartier sont à bout de souffle», explique celui qui est entre autres travailleur social. 

«La présence d'Open Door (La porte ouverte) fait en sorte qu'il y a un marché pour les trafiquants de crack, qui est là, continuellement», estime M. Fradette, notant des incidents de violence qui se sont déroulés dans le quartier. «Il faut limiter l’impact sur la population.»

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Propreté

Il estime également que les repas pour emporter distribués par La porte ouverte empirent les problèmes de malpropreté dans le secteur et que les ressources pour s’y attaquer manquent à l’appel. 

En guise d’exemple, il évoque un dépôt sauvage de déchets éparpillés au bout de sa ruelle, qui y est resté pendant quatre jours, malgré plusieurs signalements.

«La gestion insuffisante des déchets fait en sorte qu’ici, dans Milton-Parc, et dans beaucoup d’autres endroits sur Le Plateau-Mont-Royal, on est maintenant aux prises avec une infestation de rats, d’écureuils, de moufettes et de ratons laveurs», signale le candidat. 

Pour régler le problème de salubrité, M. Fradette aimerait qu’une équipe d’inspecteurs patrouillent quotidiennement dans l’arrondissement pour identifier les points de dépôts sauvages. Un camion-ordure serait ensuite dépêché pour emporter les matières résiduelles.

M. Fradette est accroupi à côté de petits bâtons qui marquent les lieux où sont enterrées les bêtes. Une croix plus imposante identifie le cimetière.
M. Fradette pose sur les lieux du «Cimetière des rats», créé dans le contexte de l'infestation. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Logement

«L’itinérance est liée à la crise du logement», soutient le candidat indépendant. «Pour moi, c’est important de retirer du marché privé le plus de logements possible.»

Il dit vouloir prioriser l’accès aux logements sociaux et miser sur les résidences transitoires afin d’offrir une alternative aux personnes vivant dans des campements. 

Pour ce qui est du site de l’ancien Institut des Sourdes-Muettes, M. Fradette déplore le projet proposé, qui mêlerait des logements sociaux et abordables à des résidences au prix du marché. Ces dernières alimenteront «le phénomène de spéculation immobilière», selon lui. 

«C’était un excellent édifice pour faire une coopérative ou un OBNL d’habitation», affirme-t-il.

Environnement

Pour contrer les effets d’îlots de chaleur, les changements climatiques et la perte de biodiversité, M. Fradette voudrait exproprier les terrains non bâtis afin de «créer des espaces de milieux naturels». C’est le sort qu’il réserverait notamment au site où se trouvait le restaurant Chez Gautier, au coin de l’avenue du Parc et de la rue Milton.

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Celui qui est la tête d’une entreprise de gestion du territoire et de la faune indique d’ailleurs qu’il y a un déséquilibre au niveau de l’écosystème dû aux populations d’animaux sauvages en ville.

«Tous ces animaux mangent les plantes qu'il y a dans les jardins et dans les espaces naturels», souligne-t-il. «Ça constitue une menace pour la biodiversité du secteur.» 

Par contre, il s’oppose à l’utilisation de boîtes de poison pour réduire la présence de rats. Il juge cette solution, choisie par l’arrondissement, néfaste pour l’environnement et cruelle. Il préfère les pièges mécaniques.

L'autobus 129 en direction sud s'arrête à l'arrêt au coin de l'avenue du Parc et de la rue Milton.
Compte tenu des ressources matérielles limitées pour concevoir des batteries et la diminution des réserves de pétrole, Robert Fradette avance qu'une électrification rapide des autobus éviterait des coûts plus élevés à long terme. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Électrifier les transports et réduire les chantiers

Au niveau du transport en commun, Robert Fradette aimerait faire en sorte que la Société de transport de Montréal puisse électrifier sa flotte d’autobus le plus rapidement possible. 

Pour ce qui est des chantiers de construction, M. Fradette estime qu’ils sont trop nombreux. Il s’engage donc à en fermer temporairement pendant que ceux jugés prioritaires sont encore actifs.

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