Sécurité routière dans le Mile End: le SPVM réagit

Le poste de quartier 38 du SPVM entamera une campagne de sécurité routière du 1er au 29 juin, dans le Mile End. Celle-ci arrivera moins d’un mois après la tenue d’une rencontre citoyenne portant sur ce même sujet.

«Pendant les deux premières semaines, on sera sur le terrain avec nos patrouilleurs à vélo et à pied, pour communiquer et sensibiliser», explique le commandant du poste de quartier 38 (PDQ38), Sylvain Malo.

Son équipe se rendra aux endroits jugés névralgiques et cherchera à informer les automobilistes, cyclistes, piétons et autres usagers de voies publiques des règlements à suivre et des infractions à éviter.

«J'espère être capable de rejoindre plusieurs personnes et que les gens prennent le temps de lire les règles de sécurité», laisse savoir le commandant Malo.

En plus du travail de terrain, les efforts de sensibilisation passeront par l’arrondissement, le Comité des citoyens du Mile End et les contacts du PDQ38 au sein de la communauté juive du quartier.

Le chef du poste de quartier souhaite que cette dernière puisse transmettre les consignes de sécurité aux élèves de ses établissements scolaires. Une activité de sécurité à vélo destinée aux enfants de la communauté hassidique est d’ailleurs prévue le 8 juin au coin de l’avenue Van Horne et de la rue Hutchison.

Des règlements qui gagnent à être respectés

Parmi les règles de sécurité les moins bien assimilées, le commandant du poste de quartier 38 note la tendance qu’ont les piétons et les cyclistes à ne pas respecter les feux de circulation.

«Arrêter à un feu rouge, souvent c'est comme une option. On dirait que ça ne s'adresse pas à eux. Ça ne leur parle pas», s’explique-t-il.

Il ajoute que, lorsque des systèmes de feux sont installés spécifiquement pour eux et que la main d’arrêt est illuminée, les piétons ne sont pas censés traverser, même si un feu vert est aussi allumé. Dans une telle situation, ce dernier s’adresse exclusivement aux véhicules routiers.

Le commandant aimerait particulièrement que les enfants comprennent cette nuance.

D’autre part, il indique que le respect des traverses piétonnes laisse à désirer.

«Quand un piéton s'annonce, s'approche, puis commence à s'engager, l'automobiliste a l'obligation d'arrêter, mais on a du travail à faire là-dessus.»

Il estime d’ailleurs que celles munies de signaux lumineux, qui sont de plus en plus nombreuses, ont tendance à être plus efficaces.

Extraits du document du SPVM, *Pour un partage sécuritaire de la rue – Règles à respecter par tous*, que le PDQ38 distribuera lors de sa campagne du mois de juin, dans le Mile End.

«Période d’intensification»

À partir du 15 juin, la phase de sensibilisation de la campagne de sécurité routière laissera la place à une «période d’intensification», qui verra les agents sévir face aux infractions et distribuer des contraventions.

«Ça fait partie de la stratégie de venir appliquer le côté répressif à ceux qui n'ont pas bien compris ou qui n'ont pas bien entendu le message», indique Sylvain Malo.

«Il va y avoir de la surveillance aux feux de circulation, mais on va aussi s’assurer que les passages pour piétons et les arrêts soient respectés sur les petites rues secondaires.»

Réponse aux inquiétudes de citoyens du Mile End

L’annonce de cette campagne survient quelques semaines après la tenue d’une assemblée publique portant sur la sécurité des piétons, organisée par le Comité des citoyens du Mile End.

Le commandant Malo juge que l'organisation d'un tel événement par la population est «significative». Il reconnaît que le quartier demande plus d’attention que d’autres secteurs de l’arrondissement.

On voit les deux hommes debout de biais, avec d'autres participants à l'arrière. — Le commandant Sylvain Malo discutant avec un citoyen, lors de la rencontre qui s'était tenue au Théâtre Rialto. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Et dans le Mile End, l’avenue du Parc sort du lot en matière de risques pour la sécurité.

«C’est une voie principale de transit nord-sud [...] Il faut y accorder une importance supplémentaire», souligne le commandant.

En plus du fait que ce soit un lien majeur vers le centre-ville, il note toute l’activité commerciale qui s’y déroule, les véhicules qui s’y stationnent en double file ou dans des voies réservées, et la présence importante de piétons et de cyclistes.

Cela dit, le PDQ38 ne s’attardera pas seulement à la sécurité routière sur l’avenue du Parc. D’autres lieux seront ciblés, comme les traverses piétonnes sur les rues Bernard et Saint-Viateur.

Ladite carte avec les points rouges collés dessus. — Les participants de la rencontre du 7 mai avaient été invités à identifier les lieux qu'ils jugeaient dangereux dans le Mile End, en collant des points rouges sur cette carte. – photo : Devin Ashton-Beaucage

Une collaboration nécessaire avec l’arrondissement

Le commandant Malo rappelle que l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal travaille aussi de son côté à rendre les aménagements urbains plus sécuritaires.

«Il y a plein de choses qui sont mises en place pour sécuriser les traverses de piétons et les pistes cyclables. Ce sont des aménagements qui sont beaucoup plus sécuritaires pour tous les usagers de la route. On peut penser à des bollards, des saillies de trottoir ou des feux de circulation», illustre-t-il.

Des modifications à l’intersection de l’avenue du Parc et de la rue Bernard avaient d’ailleurs été annoncées lors de la rencontre du Comité des citoyens du Mile End.

«En attendant, on va faire notre part», dit le commandant au sujet de sa campagne du mois de juin.

«Par après, communiquez avec nous. Dites-nous s'il y a des endroits précis où vous voudriez qu'on intervienne. On va revenir. On va vous aider tout au long de l'année, en attendant que les infrastructures soient améliorées.»